Le CSSP fait marche arrière : la nouvelle école ne sera pas transitoire

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Par Diane Lapointe
Le CSSP fait marche arrière : la nouvelle école ne sera pas transitoire

Le projet de faire de la nouvelle école primaire en construction dans le quartier Normandie, à Boucherville, une école transitoire pendant les six premières années, ne se réalisera pas. Le directeur général du Centre de services scolaire des Patriotes, Luc Lapointe, a confirmé à La Relève que l’organisation renonce à utiliser la nouvelle école comme école transitoire, à la suite de réactions partagées au sein de la communauté. Il mentionne aussi que la vocation de quartier de l’école n’a jamais été remise en question.

Le concept d’école transitoire avait pour objectif de rénover plus rapidement les écoles primaires de Boucherville, tout en minimisant les impacts sur les élèves, explique-t-il. Selon le CSSP, les établissements de Boucherville présentent des cotes de vétusté D et E, ce qui signifie qu’ils nécessitent des rénovations majeures à court terme.

«Le projet permettait aux élèves de rester avec leur équipe-école pendant les travaux, évitant les déplacements d’un groupe d’enfants d’un endroit à l’autre et réduisant les ruptures dans leur parcours scolaire», précise le directeur général.

Une révision du plan

Devant les réticences exprimées par des parents, le CSSP se tourne maintenant vers d’autres options comme désigner un autre établissement existant sur le territoire pour servir d’école transitoire. Dans l’intervalle, le CSSP prévoit amorcer la révision du plan de répartition scolaire à Boucherville, comme le prévoit la Loi sur l’instruction publique.

Une école de quartier

Située dans un quartier qui ne possède actuellement aucune école primaire, la nouvelle école en construction dans le parc de Normandie répond d’abord à un besoin local, affirme M. Lapointe. «Conformément à notre politique d’admission et d’inscription des élèves, lorsque nous construisons une école, nous privilégions un bassin d’élèves marcheurs, c’est-à-dire les résidences à proximité. C’est comme ça que fonctionnent toutes nos écoles primaires. Ce n’est pas une exception.»
Il précise à La Relève qu’il n’a jamais été question de changer la vocation de l’établissement. «On a toujours parlé d’une école de quartier. Le projet d’école transitoire n’enlève rien à cela.»

Une réflexion née du vieillissement du parc immobilier

Entre les premières consultations, il y a plus de deux ans, et aujourd’hui, le contexte a changé, signale-t-il. «À l’automne dernier, nous avons commencé à réfléchir à une façon d’accélérer la rénovation de nos écoles primaires, dont plusieurs sont classées D ou E en termes de vétusté. Ce sont des bâtiments qui ont besoin d’importants travaux, souvent impossibles à faire en présence d’élèves, et trop important pour être finaliser durant la période estivale.»

M.Lapointe explique que l’idée est alors née de profiter de la construction de la nouvelle école pour en faire, temporairement, un lieu d’accueil pour d’autres écoles du secteur en rénovation, tout en gardant les équipes-écoles ensemble. «C’est une façon de rénover plus rapidement, sans perturber les parcours des élèves. »

Ce projet de type « école transitoire» aurait permis de mener les travaux sur plusieurs écoles primaires du territoire au cours des prochaines années, plutôt que de procéder lentement, une à la fois.

Des consultations internes, puis une annonce aux parents

M.Lapointe précise que le CSSP a consulté les directions d’école, les membres du personnel et les présidences de conseils d’établissement. L’accueil aurait été très favorable, selon lui. C’est à la suite de ces échanges que le CSSP a communiqué l’information aux parents, dans une lettre envoyée vendredi dernier.

Mais la réaction de plusieurs familles a été vive. Certains se sont dits surpris, déçus, et même trahis, estimant que ce projet ne correspondait pas aux engagements initiaux.

Le maire de Boucherville, Jean Martel, a même rappelé que la Ville avait cédé le terrain pour y voir naître une petite école de quartier, axée sur les déplacements à pied et intégrée au tissu local.

M. Lapointe répond que la juridiction en matière de répartition des élèves relève uniquement du centre de services scolaire. Il assure que les préoccupations ont été entendues et que le CSSP ne voulait surtout pas diviser la population sur ce sujet délicat.

«Il n’a jamais été question de retirer à cette école sa vocation de quartier», insiste-t-il.

Vers une nouvelle planification

Devant les réactions, le CSSP a annoncé aujourd’hui, lundi, qu’il n’ira pas de l’avant avec l’idée d’utiliser la nouvelle école comme école transitoire pour les six premières années.

À la place, l’organisation procède à la révision du plan de répartition des élèves dans le secteur, comme le permet la Loi sur l’instruction publique.

Une autre école du territoire pourrait être désignée pour jouer un rôle transitoire dans le cadre des rénovations à venir.

Cela fait partie des scénarios de solutions qui seront analysés et feront partie des consultations.

«Nous avons un parc immobilier vieillissant, comme bien d’autres centres au Québec. On doit trouver des solutions viables pour rénover efficacement nos écoles», conclut M. Lapointe.


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