La Ville de Boucherville a enregistré en 2024 un excédent budgétaire record de 16,1 M$, le plus élevé de son histoire. Le précédent sommet remontait à 2018, avec 10,6 M$. La dette non subventionnée, qui reflète l’endettement réel de la Ville, a fait un bond de 20,9 M$, passant de 88 M$ en 2023 à 108,9 M$, en 2024.
Le maire Jean Martel a expliqué ce surplus «historique» par des revenus «exceptionnels» lors de la présentation des états financiers de la Ville.
Ainsi, la vente d’un terrain industriel à l’entreprise Jamp Pharma pour 5,8 M$. Sans cette transaction, les surplus se seraient situés à un niveau comparable à ceux de 2017 qui étaient de 10,1 M$, fait-il remarquer.
«C’est une année historique, mais il faut comprendre que ce n’est pas entièrement récurrent, a précisé le maire Jean Martel. Une portion de ces revenus provient d’une vente unique qui ne se répétera pas chaque année. »
En entrevue avec La Relève, le directeur général de la Ville, Roger Maisonneuve, a mentionné, pour sa part, que les droits de mutation ont rapporté 4,7 M$, bien au-delà des prévisions. La vente des Promenades Montarville a été particulièrement lucrative pour les coffres de la Ville.
Sur le plan des dépenses, celles-ci ont été inférieures de 400 000 $ au budget initialement prévu, signale le maire.
Une dette expliquée
La dette totale de la Ville grimpe à 127,5 M$, contre 108 M$ l’année précédente. La portion non subventionnée, soit celle véritablement assumée par les contribuables de Boucherville, passe de 88 M$ à 108,9 M$.
Le maire a précisé que la portion subventionnée de la dette est liée à des projets pour lesquels des fonds des gouvernements provincial et fédéral sont attendus.
En 2024, Boucherville a continué à investir massivement dans ses infrastructures. De nombreuses réfections de rues et travaux d’infrastructures ont été réalisés. «Bon an mal an, on met de 12 à 13 M$ dans les infrastructures», signale le d.g.
La construction du futur complexe multisport a commencé, entrainant plus de 6 M$ de dépenses en cours d’année.
Un mur antibruit a été bâti le long du boulevard Industriel.
Aussi, au cours des six dernières années, la Ville s’est portée acquéreuse de près de 60 hectares de terrain pour 30 M$, dont seulement 11 M$ ont été subventionnés.
La Ville a acquis en 2018 la créance du Centre des glaces Gilles-Chabot, pour 17,5 M$.
Elle a aménagé le parc des Ateliers pour 3M$, une passerelle dans le boisée Ocarina pour 1,2 M$, ainsi qu’au parc du Boisé-du-Pays-Brûlé pour un montant similaire, souligne aussi M. Maisonneuve.
Malgré cette hausse, Jean Martel a rappelé la tendance à long terme : de 2010 à 2025, la dette non subventionnée a diminué, passant de 114 M$ à 108 M$. «Une baisse de 6 M$, alors que la Ville a investi massivement dans les infrastructures, les parcs et les acquisitions de terrains pour la conservation», signale-t-il.
«Depuis 15 ans, ajoute-t-il, les revenus annuels de Boucherville sont passés de 101 M$ à 145 M$,»
M. Maisonneuve a fait savoir pour sa part que le ratio dette/revenus, qui permet de mesurer le poids réel de l’endettement, est passé de 1,16 en 2010 à 0,87 en 2025.
«Ce ratio indique une marge de manœuvre intéressante, surtout si on compare à d’autres villes de la région, note le maire. À titre comparatif, Sainte-Julie affiche un ratio de 0,91, Saint-Lambert 1,26 et Varennes 1,39.»