Au cours des dernières années, le mégaprojet estimé à 1,4 G$ du Port de Montréal à Contrecœur a vu ses échéanciers maintes fois reportés, mais s’il faut en croire la présidente-directrice générale de l’Administration portuaire de Montréal (APM), Julie Gascon, le chantier se mettrait en branle aux alentours du mois d’octobre prochain.
Dans une entrevue qu’elle a accordée à La Presse en marge de l’assemblée annuelle de l’APM, elle a précisé que 80% des travaux de compensation ont été exécutés et que le design de la portion en eau est avancé à 90%, alors que l’APM mène des discussions pour finaliser le contrat avec les firmes Pomerleau et Aecon. En ce qui concerne la portion terrestre, la direction serait en «discussion sérieuse» avec un partenaire privé, et APM commencerait les travaux de conception et d’ingénierie.
Mme Gascon a souligné que l’APM n’a «pas le choix de moderniser ses activités au port de Montréal et d’agrandir ses activités à Contrecœur, sinon le port risque de ne plus être attractif en 2040».
«Aujourd’hui la majorité des porte-conteneurs qui sortent des chantiers navals dépasse les dimensions autorisées pour atteindre Montréal. Si nous ne nous y attaquons pas, d’ici 2040, seule la moitié de la flotte mondiale pourra desservir notre port et une grande partie sera en fin de vie», a-t-elle mentionné dans l’article.
«Tu ne veux pas, en tant que pays, en tant que ville, en tant que corridor, recevoir des navires vieillissants qui n’ont pas toutes les normes environnementales des nouveaux navires qui sont construits présentement».
« L’effet Trump »
Elle a ajouté que «l’effet Trump» ne se ferait pas sentir pour le moment, car les tensions géopolitiques entre le Canada et les États-Unis n’ont pas eu de conséquences significatives sur les activités du port de Montréal. Il pourrait même y avoir un effet positif, car si seulement 6% des échanges commerciaux des entreprises devaient se déplacer vers un autre marché que les États-Unis – en voyageant par bateau plutôt que sur terre – le port serait «plein très rapidement».
Si le projet pourrait dynamiser une économie qui commence à ralentir, ce ne sont pas tous les observateurs qui voient d’un bon œil sa concrétisation, comme l’a fait remarquer Hélène Reeves de Vigie Citoyenne Port de Contrecœur. «Quelles sont les conséquences pour les citoyens de Contrecœur du trafic de jusqu’à 1 200 camions par jour, les voitures de presque 1 000 travailleurs par jour, huit trains sur un vieux réseau dont on questionne la fiabilité, de la machinerie lourde dans le port, des bruits incessants»? s’est-elle interrogée sur la page Facebook de l’organisme citoyen.
Port de Montréal à Contrecœur: début des travaux cet automne?

Par Daniel Bastin
