Augmentation de l’évaluation de 76% : compte de taxes salé contesté

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Par Diane Lapointe
Augmentation de l’évaluation de 76% : compte de taxes salé contesté
M. Dumaine montre ses comptes de taxes de 2024 et de 2025, soit une différence de 32 000$. (Photo : La Relève – Diane Lapointe)

Un entrepreneur de Boucherville est en colère : le nouveau rôle d’évaluation a fait bondir la valeur de son immeuble de 76%, entrainant une hausse de son compte de taxes de 42%. Jean-Yves Dumaine, propriétaire de la compagnie Eurodib située sur la rue de la Barre, juge cette augmentation excessive et injustifiée. Il compte riposter en contestant officiellement cette évaluation.

L’entrepreneur, qui importe de l’Europe du matériel pour les grandes cuisines commerciales, voit la valeur de son bâtiment grimper de 2,8 M$ à 4,9 M$, et son compte de taxes de 76 000$ à 108 000$.

«Je trouve ça épouvantable, complètement démesuré», déclare M. Dumaine
à La Relève.

Largement au-dessus de la moyenne

Bien que située dans le parc industriel Lavoisier, l’entreprise de M. Dumaine est taxée sur la base d’un usage commercial.

Le rôle d’évaluation, basé sur la valeur des propriétés en juillet 2023 par rapport au rôle antérieur qui était en juillet 2020, a entraîné une augmentation moyenne de 30% dans la catégorie commerciale, à Boucherville, indique le directeur général de la Ville, Roger Maisonneuve.

«Une moyenne veut dire que la moitié des unités commerciales ont été fixées à moins de 30% et l’autre moitié à plus de 30%», spécifie-t-il.

M. Maisonneuve explique que la Ville a ajusté son taux de taxation en conséquence, avec une hausse de 7,5 % dans cette catégorie.

«Ceux qui ont été évalués en bas de la moyenne payent moins que 7,5% d’augmentation et ceux qui ont été évalués au-dessus payent plus de 7,5%», précise-t-il.

Il mentionne par ailleurs que cette catégorie avait fait l’objet d’un quasi-gel depuis 2021, ce qui représente donc une augmentation moyenne de 1,4% au cours des cinq dernières années.

Pourtant, la situation de M. Dumaine dépasse largement cette moyenne. Son compte de taxes a augmenté de 32 000$. «Ce n’est pas logique», s’indigne l’homme d’affaires qui vend ses produits au Canada et aux États-Unis .

Selon lui, son cas n’est pas isolé. Il a scruté, sur le site web de la Ville de Longueuil, les évaluations des 11 adresses sur la rue de la Barre et en arrive à la conclusion que l’évaluation globale sur cette rue du parc industriel Lavoisier est passée de 28,4 M$ à 42,2 M$, soit une hausse de 50%.

«Les taxes sur cette rue ont, dit-il, augmenté en moyenne de 13%», selon ses calculs, mais il ne connait pas le zonage de ces entreprises, commerciale ou industriel.

Sur le boulevard Industriel, la situation est encore plus marquée, signale M. Dumaine. «La valeur des 17 propriétés est passée de 42 M$ à 70,4 M$, une augmentation de 67%», ajoute-t-il.

Un traitement inégal

M. Dumaine se dit particulièrement choqué. Il estime que le traitement entre les petites et les grandes entreprises est inégal. Selon ses observations sur le nouveau rôle d’évaluation, «les gros joueurs, comme Unipneu ou Danone, voient leurs taxes baisser».

Une contestation

M. Dumaine n’a pas l’intention de rester les bras croisés. «Je vais contester cette évaluation avant le 30 avril, date limite pour le faire. Ce serait bien de se regrouper pour faire pression», affirme-t-il.

Le directeur général de la municipalité rappelle «que l’évaluation des immeubles est de compétence exclusive de la Direction de l’évaluation de l’Agglomération de Longueuil qui est totalement autonome dans cet exercice, sans pouvoir d’intervention d’une ville, et dans l’exercice de cette compétence, cette direction est soumise aux dispositions de la loi sur la fiscalité municipale et selon des critères établis en vertu de cette loi par le ministère des Affaires municipales».

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