Pour son engagement envers la communauté et pour avoir fait entendre la voie des femmes dans la société bouchervilloise, Mariette Savoie a reçu le prix Florence-Junca-Adenot, une des distinctions de l’Ordre du mérite bouchervillois. Cette reconnaissance souligne la Journée internationale des droits des femmes.
Lors de la cérémonie de remise le 18 mars, la conseillère Jacqueline Boubane a qualifié Mariette Savoie «de femme d’exception, de grande pionnière dans l’avancée des femmes, et de passionnée d’histoire et de notre patrimoine.»
Mme Savoie a consacré sa carrière à l’enseignement dans plusieurs écoles de Boucherville. Dès 1978, elle a joué un rôle clé dans la campagne ayant permis l’élection de la première femme au conseil municipal de Boucherville, soit Florence Junca-Adenot.
Dans son discours de remerciement, Mme Savoie a souligné l’importance du combat des femmes pour leurs droits : «Nous, les femmes, revenons de loin. Au Moyen Âge, la question était de savoir si nous avions une âme. Le droit de vote nous fut accordé il y a moins de cent ans. Merci à celles qui se sont battues à cette époque, pas si lointaine. Heureusement, nous avons vu surgir de fortes personnalités inspirantes : nos mères, nos religieuses enseignantes, puis Jeannette Bertrand, Lise-Payette, ministre, Florence Junca-Adenot et Rose-Aimée-Dubois, première directrice d’école à Boucherville.»
«Avant cette même époque, avaient surgi, les Filles d’Isabelle, l’Association féminine Saint-Louis, le Théâtre Lyrique et sa directrice, Olivette Lapointe, les dames patronnesses de Saint-Sébastien, l’Aféas, le Cercle de fermières, etc. Rien ne pouvait arrêter la marche, surtout pas la tuerie de Polytechnique qui a horrifié toute la population» a-t-elle poursuivi.
Elle a également rappelé son implication dans la reconnaissance du rôle des femmes dans l’histoire locale : «Grâce à la Société d’histoire des Îles-Percées, nous avons appris à connaître et à aimer Pierre Boucher. Mais qu’en était-il de son épouse Jeanne Crevier ? C’est avec détermination que j’ai milité (à titre de présidente de la Société du patrimoine) pour qu’un monument lui soit consacré, afin de reconnaître son rôle essentiel.»
Mme Savoie a conclu en saluant le travail des femmes dans la communauté : «En 1994, Francine Gadbois fut élue maire et aujourd’hui, nous comptons six femmes au conseil municipal. Nous n’aurions jamais pu imaginer ça il n’y a pas si longtemps».