Intersection François-Gravé/De Jumonville et De Montarville sous haute tension : des citoyens réclament des mesures concrètes

Photo de Diane Lapointe
Par Diane Lapointe
Intersection François-Gravé/De Jumonville et De Montarville sous haute tension : des citoyens réclament des mesures concrètes
Les arrêts sont à moitié faits selon des citoyens inquiets. (Photo : La Relève – Diane Lapointe)

L’intersection des rues François-Gravé/ De Jumonville et Montarville, à Boucherville, est-elle un danger pour les piétons? Pour plusieurs résidents du secteur, dont Julia D’Aversa, la réponse est oui.

Située à proximité d’une école primaire et d’un parc, cette intersection est un point névralgique de la circulation locale, particulièrement aux heures de pointe. Pourtant, selon plusieurs témoignages, le respect de la signalisation y est souvent négligé.

«Tous les jours, je vois des conducteurs qui ne complètent pas leur arrêt ou qui passent beaucoup trop près des piétons. Avec de jeunes enfants, j’ai peur de traverser cette intersection, surtout le matin», affirme Mme D’Aversa, qui réside sur la rue François-Gravé depuis trois ans.

Les inquiétudes des résidents ne datent pas d’hier. L’été dernier, un adolescent à vélo a été heurté par un autobus. Heureusement, il n’a subi que des blessures mineures. Plus récemment, une résidente de la rue François-Gravé a été impliquée dans une collision avec un autre véhicule.

Un dossier déjà étudié

Mme D’Aversa rapporte à La Relève que le problème a déjà été soumis à la Ville en juin 2024 et étudié par la Commission de la circulation de Boucherville. À l’époque, la décision avait été de ne pas apporter de modifications à l’intersection.

«Me revoici encore une fois à demander de l’aide à la Ville de Boucherville avant qu’un accident grave et irréparable se produise. Que devons-nous faire pour être pris au sérieux?» lance-t-elle

Le conseiller municipal du secteur, François Desmarais, a indiqué au journal que la Ville «travaillait» le dossier.

Des citoyens inquiets et mobilisés

Le 3 mars, une douzaine de citoyens rencontrés sur place ont exprimé leurs préoccupations. Martin Houle, un autre résident de la rue François-Gravé, observe régulièrement des véhicules effectuant des arrêts incomplets, peu importe leur direction sur De Montarville.

«Les arrêts sont à moitié faits, quand ils ne sont pas faits du tout», déplore-t-il.

Bien qu’une brigadière assure la sécurité des enfants le matin à l’intersection de Montarville et François-Gravé pour les élèves de l’école de la Broquerie, il n’y a aucun encadrement plus tôt pour les étudiants plus âgés qui doivent traverser pour se rendre à l’école secondaire De Mortagne.

Des solutions proposées

Parmi les solutions envisagées par les citoyens, plusieurs suggèrent l’installation d’arrêts lumineux ou de passages piétons avec signalisation activée par les piétons, comme ceux déjà en place plus haut sur De Montarville.

L’été, la situation est d’autant plus préoccupante en raison du nombre élevé de cyclistes qui circulent à grande vitesse et qui, eux aussi, négligent parfois de s’arrêter.

«On parle beaucoup des automobilistes, mais il ne faut pas oublier les cyclistes. Plusieurs roulent vite et ne font pas leur arrêt, ce qui met en danger les piétons», souligne François Deschênes. Il a suggéré à la Ville que soit installé un panneau «Arrêt» pour les cyclistes, mais la demande aurait été refusée.

Un enjeu de circulation et de sécurité

En plus du non-respect des arrêts, la configuration du secteur pose problème, car le flot de circulation devient chaotique, selon ces citoyens. Avec des voitures qui, en provenance du boul. Jacques-Cartier, veulent tourner à droite pour se rendre à la route 132, et d’autres qui attendent de tourner à gauche en raison des nombreux étudiants se rendant à De Mortagne via la piste multifonctionnelle, en plus des véhicules circulant sur De Montarville.

«Les automobilistes sont impatients, surtout parce qu’il y a deux arrêts (au coin Jacques-Cartier et un autre à Francois-Gravé) à moins de 100 mètres de distance», mentionne un autre résident du secteur.

Les citoyens espèrent que la Ville prendra rapidement des mesures pour sécuriser ce secteur achalandé avant qu’un accident plus grave ne survienne. En attendant, ils comptent bien continuer à faire entendre leur voix pour réclamer des améliorations en se présentant à la prochaine réunion du conseil municipal.

Plus de police

La Ville de Boucherville explique que cette intersection a fait l’objet d’une évaluation de la Commission de circulation l’an dernier et que celle-ci avait jugé qu’elle était suffisamment protégée par la présence d’un arrêt obligatoire aux quatre coins; de trois passages piétonniers; et d’une brigadière scolaire à la rentrée et à la sortie des classes de l’école primaire.

«Il faut savoir que comme le boulevard De Montarville est une artère principale, il n’est pas possible d’installer des dispositifs pour ralentir le trafic tel qu’un dos d’âne par exemple. Les artères principales sont conçues pour assurer un flux continu de circulation. Les véhicules d’urgence doivent pouvoir circuler rapidement sur une artère principale», a indiqué au journal la porte-parole de la Ville, Julie Charron.

«La problématique à cette intersection semble issue des comportements des automobilistes plutôt que d’un manque d’infrastructures. Nous avons donc demandé des opérations policières accrues à cet endroit. Cela nous permettra non seulement d’émettre des constats aux automobilistes fautifs, mais aussi d’obtenir des données statistiques afin d’avoir un portrait réel de la situation. La commission de circulation pourra ensuite évaluer si l’intersection présente une problématique particulière ou non», a-t-elle de plus informé.

Partager cet article