À la suite de l’annonce de Québec d’investir 130 M$ pour la construction d’un terminal de conteneurs dans la région, le regroupement Vigie citoyenne Port de Contrecœur, se dit «inquiet» des impacts qualifiés de «majeurs» du projet sur la qualité de vie des résidents et sur l’environnement.
L’organisme craint notamment l’ajout allant jusqu’à 1 200 camions par jour sur la route 132 et l’autoroute 30 pour le transport de 1,15 million de conteneurs par année. Le coordonnateur du regroupement citoyen, Gilles Dubois, pointe également du doigt l’augmentation du trafic ferroviaire qui traversera tout le territoire de Contrecœur et des villes voisines.
Il considère que l’agrandissement des installations est «une aberration écologique» et qu’il faudra abattre une forêt mature et détruire plusieurs milieux humides. Il souligne que 245 acres de terres agricoles vont disparaître et «devenir un immense îlot de chaleur équivalent à 96 terrains de football». «Planter de petites tiges d’arbres qui mettront des dizaines d’années à croître ne remplace pas des arbres centenaires comme ceux détruits!», affirme-t-il.
L’organisme fait valoir que plusieurs espèces seront affectées par la perte d’habitat, dont le chevalier cuivré, qui est menacé d’extinction selon la Loi sur les espèces en péril.
Éléphant blanc?
«Si certaines mesures d’atténuation ont été prévues, elles sont insuffisantes», mentionne M. Dubois, qui dit regretter que «l’étendue du dragage et sa profondeur demeurent inconnues malgré les demandes des citoyens».
«Le Gouvernement du Québec a tenté de justifier l’investissement de 130 M$ de fonds publics dans ce projet, au coût estimé de 1,6 G$, en invoquant la nécessité urgente d’agrandir la capacité du Port de Montréal, mais en réalité, son nombre de conteneurs manipulés a diminué depuis deux ans», rétorque le coordonnateur.
Il avance qu’il y aurait un déclin mondial du transport maritime de conteneurs en raison de «l’instabilité géopolitique, des guerres commerciales avec tarifs douaniers et des mesures de protectionnismes économiques qui se mettent en place partout dans le monde».
En conclusion, il se demande pourquoi l’argent des contribuables québécois et canadiens serait investi dans ce que «plusieurs experts qualifient maintenant d’éléphant blanc».
Port de Contrecœur: des « impacts majeurs » sur la qualité de vie et l’environnement

Par Daniel Bastin
