Le premier ministre du Québec était de passage à Contrecœur le 17 février afin d’affirmer sa volonté d’aller de l’avant avec le projet d’agrandissement des installations du port de Montréal dans la région, malgré que les coûts soient passés de 750 M$ en 2018 à près de 1,6 G$ aujourd’hui, soit plus du double.
François Legault a annoncé à cette occasion le versement d’une somme de 130 M$ à l’Administration portuaire de Montréal (APM) pour son projet de construction d’un terminal de conteneurs à Contrecœur.
Cette somme n’est toutefois pas nouvelle, car en 2021, le provincial avait confirmé une subvention de 55 M$, alors qu’en 2023, le budget d’Éric Girard comprenait une somme supplémentaire de 75 M$ à cette fin, soit 130 M$ au total. Pour sa part, le fédéral avait octroyé un appui financier de 150 M$, en plus de 300 M$ en prêts de la Banque de l’infrastructure du Canada.
Les tensions économiques avec les États-Unis semblent avoir pesé lourd dans la décision de tenir ce point de presse afin de confirmer l’intérêt et «l’urgence» du gouvernement du Québec d’aller de l’avant, comme l’a expliqué François Legault.
«Dans le contexte actuel, il est plus que jamais essentiel de renforcer la compétitivité du Québec et de diversifier nos marchés pour réduire notre dépendance aux États-Unis. L’augmentation de notre capacité en matière de transport maritime est une excellente nouvelle pour notre économie, car elle permettra de créer des milliers d’emplois et de générer des retombées économiques durables.»
À ses côtés, la présidente-directrice générale de l’APM, Julie Gascon, a renchéri : «L’expansion du port de Montréal est un projet non seulement important et essentiel : dans le contexte actuel il est devenu urgent. Ce genre de grand projet… c’est le projet d’une génération.»
Elle a rappelé que le port «a atteint la capacité maximale de ses installations» et, qu’à terme, le terminal de Contrecœur aura une capacité annuelle de 1,15 million de conteneurs, soit 60 % de celle du port de Montréal. Sa mise en service, prévue en 2029, devrait générer des retombées économiques importantes, avec près de 6 500 emplois durant la construction et 1 100 emplois permanents par la suite.
Ce projet attend toutefois un ultime feu vert, car APM doit obtenir un permis en vertu de la Loi sur les espèces en péril puisque son projet de terminal sur le fleuve Saint-Laurent entraînera la destruction d’une partie de l’habitat essentiel du chevalier cuivré, une espèce de poisson unique au monde en voie d’extinction. Une décision à cet effet devrait être rendue d’ici à l’été.
Port à Contrecœur: Québec veut aller de l’avant malgré l’explosion des coûts

Par Daniel Bastin
