Alors que le président américain Donald Trump menace d’imposer des tarifs de 25% sur les produits canadiens, la Ville de Boucherville n’a pas eu à adopter des mesures particulières. Selon son directeur général, Roger Maisonneuve, la politique d’approvisionnement de la Ville privilégie l’achat local.
«Quand c’est possible de donner des contrats à des vendeurs ou à des produits locaux, on favorise ça», explique M. Maisonneuve. La Ville fait affaire uniquement avec des fournisseurs québécois et canadiens pour tous les achats qui ne nécessitent pas d’appel d’offres public. J’ai vérifié avec mon équipe des approvisionnements : nous ne faisons jamais affaire directement avec des entreprises américaines. Toutefois, il est possible que certains de nos fournisseurs québécois ou canadiens s’approvisionnent aux États-Unis, par exemple dans le domaine des véhicules et certains équipements spécialisés», précise-t-il.
Les appels d’offres et les accords commerciaux
Pour les contrats dépassant les 100 000$, la Ville doit respecter des règles strictes et lancer un appel d’offres public. Dans ces cas-là, elle ne peut pas exclure un fournisseur simplement parce que son produit est fabriqué aux États-Unis.
«Si un concessionnaire québécois nous soumissionne un camion, on ne peut pas le disqualifier sous prétexte que le véhicule est assemblé aux États-Unis. On doit respecter les règles et les accords commerciaux internationaux», souligne M. Maisonneuve.
«On fait toujours affaire avec des fournisseurs québécois ou canadiens, mais il se peut que ceux-ci nous fournissent en biens qui proviennent des États-Unis ou de l’Europe, comme ça été le cas lors de la construction du centre aquatique», affirme-t-il.
C’est la même chose pour les travaux. «Aucun contrat municipal n’a été accordé depuis que je suis en poste à une entreprise américaine. Ce sont tous des entrepreneurs du Québec.»
Amazon : un usage limité
Quant aux achats sur la plateforme Amazon, ils restent marginaux. «La politique de la Ville ne favorise pas l’achat chez Amazon, sauf en cas d’exception. Par exemple, si on a besoin d’une pièce en urgence, surtout en informatique et qu’elle est disponible immédiatement sur Amazon, alors que nos fournisseurs habituels doivent commander et attendre plusieurs semaines, nous pouvons faire exception. Mais on me dit que c’est très exceptionnel et on parle ici de très petites sommes, de quelques centaines de dollars par année. De préférence on demande à nos équipes de faire affaire avec des entreprises québécoises et canadiennes», précise le directeur général.
Un impact indirect sur les fournisseurs
Si la menace de tarifs de 25% imposés par Trump n’a pas de conséquence directe sur les finances de Boucherville, elle pourrait en avoir sur ses fournisseurs. «Si le Canada décide d’imposer des tarifs en retour, cela pourrait faire grimper le coût des véhicules ou d’autres équipements que nous achetons. Par exemple, si un camion vendu par un fournisseur québécois tel Boisvert Ford ou tout autre vendeur est fabriqué aux États-Unis et que son prix augmente de 25% à cause des tarifs, ce surcoût pourrait se répercuter sur nous», explique M. Maisonneuve.
Toutefois, il souligne que certaines alternatives existent. «Il y a des véhicules Ford fabriqués en Ontario, ou en Europe. Selon le type de camion recherché, nous pourrions continuer à acheter canadien sans subir l’impact des tarifs», conclut M. Maisonneuve.