De jeunes clowns thérapeutes à Varennes: des sourires pour offrir bonheur, douceur et chaleur !

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Par Daniel Bastin
De jeunes clowns thérapeutes à Varennes: des sourires pour offrir bonheur, douceur et chaleur !
Les jeunes élèves volontaires ont appris que le clown thérapeutique est au service de la personne, qu’il est attentif à ses besoins et à ses émotions, sans jugement de sa part, car il est d’abord et avant tout dans l’écoute et le respect. (Photo : gracieuseté Caravane philantropique)
Des «thérapeutes» bien spéciaux : à l’arrière, Benoit Duval, Sonia George et Silvie St-Onge entourent les jeunes Alexia Desroches, Jeanne Thomas et Justine Duval.

Le film Patch Adams a permis au grand public de mieux connaître les effets bénéfiques du rire et de l’écoute auprès des patients dans les hôpitaux. Cette forme de thérapie est aussi prodiguée dans les CHSLD, mais ce qui est beaucoup plus rare, c’est de voir des jeunes élèves du secondaire et du primaire interagir avec des personnes âgées afin qu’elles se sentent mieux. Un tel projet existe à Varennes et il a suscité beaucoup d’enthousiasme, au point où un CPE fait des démarches afin que des enfants de 5-6 ans puissent à leur tour les faire rire, sourire et les attendrir.

Il existe depuis 2017 un partenariat entre le collège Saint-Paul et le CHSLD De Lajemmerais afin que des élèves prennent part à des activités spéciales auprès des bénéficiaires à la Saint-Valentin, Pâques, Noël, Halloween, etc. Mais l’enseignant du cours Citoyens du monde, Benoit Duval, et la technicienne en loisirs, Sonia George, voulaient «aller à un autre niveau» en implantant graduellement un projet de clowns thérapeutiques.

Forts de l’appui financier de la Fédération québécoise du loisir en institution et de la Fondation Lajemmerais, ils ont entrepris des démarches à l’automne 2023 avec Marie Veillette de la Caravane philanthropique pour un accompagnement professionnel dans ce projet.

C’est dans cette optique que le conférencier Guillaume Vermette s’est entretenu avec les étudiants du collège, lui qui a effectué des voyages humanitaires dans les camps de réfugiés syriens jusqu’aux orphelinats de Russie. Lors des ateliers dispensés au Collège Saint-Paul, les jeunes élèves volontaires ont appris que le clown thérapeutique est au service de la personne, qu’il est attentif à ses besoins et à ses émotions, sans jugement de sa part, car il est d’abord et avant tout dans l’écoute et le respect.

Ému aux larmes

Au printemps 2024, les jeunes thérapeutes ont donc vécu leurs premières rencontres en CHSLD, encadrés par des clowns d’expérience de la Caravane philanthropique, comme l’ont expliqué trois élèves. «Je suis un peu, genre, plus introvertie et j’aime pas ça vraiment de parler devant les gens, mais j’ai décidé d’y aller avec mon amie Jeanne, comme ça on allait être deux. Ça aide à sortir de ta zone de confort quand tu es en clown», a mentionné Alexia Desroches qui avait hâte d’y retourner après une première expérience.

Assise à ses côtés, Jeanne Thomas a ajouté : «On dirait que le clown, c’est comme un genre de masque; tu joues le clown, tu ne peux pas le juger parce qu’un clown c’est déjà un peu ridicule (rires). On dirait que c’est comme un masque, une porte d’entrée pour aller parler aux aînés.»

«On dirait qu’avec eux, on peut jamais se sentir jugé, a avoué pour sa part Justine Duval. Mettons qu’on me dirait de faire ça avec des secondaires 3, c’est non. Mais les personnes âgées sont comme à l’écoute de tout le monde, ils nous écoutent et ils aiment ça embarquer dans notre conversation.»

Ému, leur enseignant qui s’est chargé de toute la logistique du recrutement a ensuite parlé d’un des moments forts qu’il a vécus avec elles. «L’ascenseur s’est ouvert, puis le monsieur qui est devant nous nous voit et son visage s’illumine. Il est heureux, mais en même temps il se met à pleurer, puis dit : ‘‘Merci d’être là. Vous faites ma journée!’’ Puis il nous a demandé de revenir le voir. Ça démonte à quel point il y a un besoin pour ces gens-là de se sentir important, qu’ils sont prêts à recevoir cette dose d’amour là. Il nous a tenu la main. C’est un moment qui a duré, écoute, au moins cinq minutes.»

Ces belles expériences les ont persuadés de continuer le projet et de le faire grandir au fil des années avec l’apport d’autres enseignants et élèves. De son côté, l’éducatrice Silvie St-Onge, du CPE Matin Soleil, s’était jointe à la première cohorte et elle travaille maintenant à faire en sorte que bientôt des petits de 5-6 ans puissent à leur tour faire vivre de tels moments aux personnes en CHSLD.

Et, se tournant vers les trois jeunes élèves, Sonia George leur a lancé : « Vous avez aucune idée comment que ça fait le bonheur de nos personnes âgées! […] Ce qui nous réunit, c’est de donner au suivant, c’est de donner un sourire à la fois! »

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