À Boucherville, un groupe de six à sept citoyens, sous l’impulsion de Richard Dufour, et avec l’aide des Filles d’Isabelle, du Comité d’entraide de Boucherville (CEB) et du Centre d’action bénévole de Boucherville s’attaquent aux défis de la pauvreté. Investis dans une mission de solidarité régionale, ils démontrent que l’entraide peut dépasser les frontières municipales.
Chaque semaine, ils redistribuent les surplus alimentaires de Boucherville vers des organismes communautaires situés dans des quartiers défavorisés de Longueuil, de Saint-Amable, et dans Hochelaga-Maisonneuve, ainsi que des vêtements chauds dans des refuges pour itinérants, tels que l’Abri de la Rive-Sud et la Halte du Coin.
Richard Dufour, un ingénieur à la retraite, explique que leur mission consiste à faire le lien entre certains organismes de Boucherville et d’autres ailleurs qui sont en situation de besoins chroniques et urgents.
«À Boucherville, nous avons de belles ressources qui nous confient leur surplus pour qu’on les redistribue. La mission de ces organismes est d’aider les gens de Boucherville, mais il n’y a personne dans ces structures établies qui font le lien d’une ville à l’autre. Puisque l’on ne vit pas dans une bulle, et que nous sommes une ville privilégiée qui donne beaucoup, alors que de l’autre côté de l’A20, certains quartiers de Longueuil sont en situation de précarité alimentaire et financière, on s’est donné comme but de partager», détaille M. Dufour.
«La pauvreté, souligne-t-il, n’est pas ignorée simplement parce qu’elle est davantage vécue ailleurs.»
Les Filles d’Isabelle
En partenariat avec les Filles d’Isabelle de Boucherville, ce regroupement recueille chaque semaine à leur comptoir situé dans la Maison du bénévolat du Vieux-Boucherville, des vêtements chauds, surtout pour hommes, et des sacs de couchage, pour les remettre à divers organismes d’urgence pour personnes dans la rue, notamment la Halte du Coin, l’Abri de la Rive-Sud, ainsi que la Maison Chez Lise, une maison de chambres qui accueille des personnes marginalisées.
Tous les mardis matin, sept à huit sacs de vêtements d’hiver triés par les Filles d’Isabelle sont distribués par l’équipe de M. Dufour.
Approchée au début de décembre par M. Dufour, Sylvie Grenon, directrice du comptoir des Filles d’Isabelle, a sans hésitation accepté de collaborer étroitement avec le groupe de M. Dufour pour répondre à ces besoins croissants, même si l’organisme offrait déjà des dons aux personnes démunies de l’extérieur de la ville.
M.Dufour n’a que de bons mots envers Mme Grenon qui a le don naturel pour la générosité. Après une carrière d’infirmière, elle continue à faire une différence dans la vie de ceux qui en ont le plus besoin.
Une économie circulaire au service des plus vulnérables
Depuis maintenant quatre ans, le groupe pratique l’économie circulaire en redistribuant les surplus alimentaires provenant du Comité d’entraide de Boucherville (CEB) à une quinzaine d’organismes, incluant des refuges pour itinérants.
Ces citoyens font le lien entre les divers organismes d’urgence. Leur priorité, explique M. Dufour, est de donner à des structures capables de redistribuer efficacement les dons, plutôt que d’agir directement sur des sites informels d’itinérance, même si cela arrive à l’occasion.
Le groupe envisage de formaliser ses activités en s’associant à un organisme local pour centraliser la gestion des dons, tout en réfléchissant à un nom pour son collectif.
Avec ces actions, ces citoyens de Boucherville démontrent que solidarité et entraide peuvent dépasser les frontières municipales, s’attaquant ainsi aux défis de la pauvreté régionale.