Les personnes vivant en résidences privées pour aînés (RPA) et autonomes doivent désormais se déplacer pour recevoir leurs vaccins contre la COVID-19 et l’influenza.
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est a mis fin à la pratique instaurée pendant la pandémie qui consistait à offrir la vaccination systématique sur place dans toutes les RPA de son territoire.
Selon la porte-parole du CISSS de la Montérégie-Est, Caroline Doucet, l’établissement a décidé de revenir à son modèle prépandémique qui privilégie la vaccination mobile pour les personnes les plus vulnérables.
«Cette approche nous permet de vacciner une clientèle particulièrement vulnérable qui ne peut se déplacer dans des délais offrant une protection maximale pour toute la saison des virus respiratoires, ce qui n’était pas possible dans le cadre de la tournée systématique de toutes les résidences privées pour aînés du territoire», a-t-elle expliqué à La Relève.
«Nos équipes se rendent dans les centres d’hébergement, dans les ressources intermédiaires pour personnes aînées, dans les unités de soins en RPA et visitent également les usagers qui reçoivent des services de soutien à domicile, dont plusieurs demeurent en RPA», mentionne-t-elle.
«Les RPA ont toutes été informées en juin dernier et des communications ont été transmises en septembre, octobre et novembre. Nous avons d’ailleurs rappelé, à ces occasions, que les résidents dont la condition physique ne leur permet pas de se déplacer pour être vaccinés peuvent faire une demande au CLSC de leur territoire à cet effet», ajoute-t-elle.
Des critiques de professionnels
Cependant, ce changement de stratégie suscite des critiques. Le docteur Claude Rivard, un médecin de famille de Sainte-Julie, estime, pour sa part, que la vaccination devrait être offerte à tous les résidents des RPA lorsqu’une visite est prévue.
«Si vous êtes déjà sur place pour vacciner 20 ou 25 patients dans une unité de soins, pourquoi ne pas en profiter pour vacciner tout le monde ?», a-t-il déclaré à Radio Canada.
Selon lui, ne pas vacciner les résidents jugés autonomes pourrait entraîner des complications. «Si 10% des résidents n’arrivent pas à se faire vacciner, on les retrouvera à l’urgence en janvier. L’argent économisé en novembre sera dépensé en soins hospitaliers quelques mois plus tard.»
Radio Canada signale également que le Dr Rivard a écrit directement au PDG du CISSS pour exprimer son désaccord avec cette décision.
Pas une question d’économie
«Il ne s’agit pas d’une question d’économie ou de respect de nos budgets, mais bien d’offrir ce service aux personnes les plus vulnérables qui ne peuvent se déplacer en priorité avec les professionnels dont nous disposons», précise à La Relève Mme Doucet.
Le territoire du CISSS de la Montérégie-Est compte près d’une centaine de RPA accueillant approximativement 9 900 personnes. Dans les secteurs de Boucherville, Varennes, Sainte-Julie et Longueuil, on dénombre 30 RPA regroupant quelque 4 000 résidents.
Mme Doucet souligne que «la population peut obtenir ces vaccins dans les points de services locaux ou dans les cliniques locales de vaccination. Des rendez-vous sont d’ailleurs disponibles cette semaine. De plus, les personnes âgées de 75 ans et plus étaient en mesure de prendre rendez-vous en priorité du 1er au 16 octobre.»