Réparer au lieu de jeter, voilà le défi que s’est lancé un couple de Bouchervillois qui vient tout juste de mettre sur pied l’atelier Rafistout. Inspirés par les Repair Café, dont celui de Longueuil, le projet de Suzanne Tremblay et de Daniel Lapierre offre l’opportunité aux gens de redonner une seconde vie à des objets du quotidien, plutôt qu’ils soient acheminés vers un site d’enfouissement.
Le défi est grand et aussi d’actualité. «J’ai toujours été soucieuse des questions environnementales. «À la maison, nous avons le but de ne pas jeter, ou le moins possible. S’il y a quelque chose qui brise, on le répare», mentionne Mme Tremblay.
«Le fils de Daniel, Arnaud, a été bénévole pour l’Atelier La Patente à Québec, c’est l’équivalent des Repair Café, qui offrent des ateliers gratuits de réparation. Je me suis demandé est-ce qu’il y a quelque chose de semblable à Boucherville, et la réponse a été non», poursuit-elle.
Le couple s’est rendu à quelques reprises aux Repair Café de Montréal, de Longueuil et à Répar’Ensemble, à Carignan, à titre d’observateurs.
«Je n’en peux plus de voir tout ce qui est mis sur le bord des rues aux vidanges. Je me suis dit il faut faire quelque chose», enchaîne Mme Tremblay.
C’est ainsi que le couple a eu l’idée de créer un service similaire à Boucherville, et il est passé à l’action. «On a brainstormé en famille pour trouver le nom, et on a choisi Rafistout pour dire on rafistole tout ou presque», illustre Mme Tremblay.
Ils ont présenté le projet au Centre d’action bénévole de Boucherville (CABB) qui «a été emballé», précise-t-elle.
Projet pilote
Rafistout offrira, à titre de projet pilote, deux ateliers de réparation cet automne. Le premier aura lieu dimanche le 27 octobre, et le second est prévu le 24 novembre, de 13h à 16h dans un local du CABB situé au 11 rue Louis-H.- La Fontaine nord.
«Si ça fonctionne bien et que la réponse du public est bonne, le service pourrait être offert sur une base régulière en 2025», ajoute Mme Tremblay.
Huit bénévoles, habiles de leurs mains, seront sur place pour effectuer les réparations.
«On répare sur place. Le principe est que tu arrives avec l’objet, tu restes avec le réparateur et tu repars avec l’objet réparé. C’est un atelier de réparation collaborative. On prévoit en moyenne 45 minutes pour effectuer les réparations, et c’est suffisant, selon nos constatations. Il n’y a pas de rendez-vous. C’est le premier arrivé, le premier servi», explique M. Lapierre qui fait partie de l’équipe de bénévoles. Technicien en électronique chez Hydro-Québec à la retraite, il s’ennuyait un peu de ça.
Suzanne Tremblay, ingénieure à la retraite, est coordonnatrice du projet. Elle sera aussi à l’accueil avec un autre bénévole.
Les petits objets électriques et électroniques seront acceptés. De légers travaux de couture et de réparations de bijoux pourront aussi être faits. Toutefois, certains objets seront refusés comme les appareils intelligents, les téléviseurs, car ces réparations sont trop spécialisées.
Ça marche à Longueuil
La formule du Repair Café (RC) est né à Amsterdam en 2009. Depuis, il y en aurait près de 3 000 un peu partout dans le monde.
Celui de Longueuil a été lancé il y a un peu plus d’an par un petit groupe de citoyens, et depuis, une centaine d’objets ont été soumis aux réparateurs pour diagnostic et réparation: des bouilloires, cafetières, aspirateurs et autres petits électroménagers, des outils informatiques ou de bureau (écrans d’ordinateur, déchiqueteuse), et même des lumières de Noël et un camion de pompiers pour enfants.
«Le taux de réparation oscille autour de 70 %. Ce sont autant d’objets qui ne finiront pas au dépotoir faute d’argent pour les réparer, car un objet est souvent plus cher à réparer qu’à racheter. Aucun paiement n’est exigé. La contribution financière est à la discrétion des participants», détaille Nadia Hammadi de l’équipe du Repair Café Longueuil
«L’équipe du RC Longueuil s’active à développer son rayonnement. Il s’est associé à Place à l’emploi qui lui prête ses locaux, et nouera un partenariat avec l’Association zéro déchet de Longueuil», fait-elle savoir.
Le prochain atelier aura lieu le samedi 9 novembre, de 10h à 15h, dans les locaux de Place à l’emploi sur le chemin Coteau-Rouge.