40 000 végétaux pour remplacer 20 000 arbres coupés: un organisme citoyen s’insurge

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Par Daniel Bastin
40 000 végétaux pour remplacer 20 000 arbres coupés: un organisme citoyen s’insurge
Vigie citoyenne Port de Contrecœur déplore que le projet d’agrandissement détruira des espaces naturels et agricoles équivalant à 96 terrains de football, ce qui créera un gigantesque îlot de chaleur. (Photo : Gracieuseté APM)

En juin, le Port de Montréal a entamé le premier volet de son vaste plan de reboisement prévoyant la plantation de 40 000 végétaux en compensation pour son projet d’agrandissement de ses installations à Contrecœur, qui nécessitera la coupe d’environ 20 000 arbres dans la Zone industrialo-portuaire Contrecœur-Varennes.

La première phase des plantations, soit 18 000 végétaux sur 10 hectares, s’est déroulée au parc agricole de Contrecœur, incluant des massifs forestiers de feuillus et de conifères, des massifs arbustifs fruitiers, des saulaies arbustives et des friches herbacées. Un autre projet de plantation s’est déroulé au parc Cartier-Richard en participant aux efforts entrepris par la Ville de Contrecœur dans cet espace vert qui a été récemment décimé par l’agrile du frêne.

L’organisme Vigie citoyenne Port de Contrecœur, par la voix de son porte-parole, Gilles Dubois, s’est insurgé contre cette opération « d’écoblanchiment ». « Le Port de Montréal manque de transparence sur son programme de plantation d’arbres et de végétaux à Contrecœur. Est-il responsable de raser une forêt naturelle composée de 20 000 arbres et abritant de nombreux organismes vivants en les remplaçant par des jeunes arbres et des végétaux? »

« Pourquoi devrions-nous croire sur parole la bonne volonté du promoteur qu’est le Port de Montréal? Pourquoi le Port ne rend pas publique les travaux réalisés par l’équipe environnement? Aucune information n’a été divulguée concernant les programmes de compensation et les ressources qui y sont liées. Les citoyens ont le droit de savoir. »

« D’aucuns considèrent que la destruction d’une forêt est une perte significative pour la biodiversité, le climat et les communautés locales. La compensation de la destruction d’une forêt est un enjeu complexe qui nécessite une approche globale et multidisciplinaire. Bien que la replantation soit une mesure importante, elle ne suffit pas à elle seule. »

En janvier 2024, M. Dubois avait également sonné l’alarme en martelant que le projet d’agrandissement estimé à 1,4 G$ « détruira des espaces naturels et agricoles équivalant à 96 terrains de football, ce qui créera un gigantesque îlot de chaleur » et que « les discussions qui se tiennent derrière des portes closes font naître un sentiment de méfiance quant à la volonté du Port de Montréal de protéger l’environnement ».





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