Jusqu’à 4 millions de passagers à l’aéroport de Saint-Hubert : un moratoire est demandé

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Par Daniel Bastin
Jusqu’à 4 millions de passagers à l’aéroport de Saint-Hubert : un moratoire est demandé
Un moratoire sur le projet est demandé « afin que ses impacts économiques, sanitaires et climatiques, immédiats et futurs, soient évalués dans une vraie consultation publique ». (Photo : Porter Airlines)

L’annonce de la construction à l’aéroport de Saint-Hubert d’un nouveau terminal évalué à 200 millions $ par le transporteur Porter Airlines, qui espère accueillir jusqu’à quatre millions de passagers par année, continue de faire couler beaucoup d’encre. Récemment, la Coalition Halte-Air Saint-Hubert, ainsi que plusieurs regroupements citoyens, ont demandé à la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, un moratoire sur le projet « afin que ses impacts économiques, sanitaires et climatiques, immédiats et futurs, soient évalués dans une vraie consultation publique ».
Dans un premier temps, les signataires de la lettre ouverte ont rappelé que la plate-forme électorale de l’équipe de la mairesse promettait un « plan d’action climatique inclusif et résilient vers la carboneutralité » ainsi qu’un « moratoire sur le projet de développement de l’aéroport » de Saint-Hubert.
« Un an plus tard, le panel citoyen, que vous avez vous-même créé pour consulter la population, a posé plusieurs conditions à l’augmentation des vols, comme un test climat, un plan d’atteinte de la carboneutralité et une restriction sur les vols court-courriers. Il y a moins d’un mois, vous vous félicitiez d’avoir conclu une entente « historique » avec l’aéroport pour mettre un terme aux vols de nuit en 2024, tout en réitérant votre engagement à viser la carboneutralité en 2050. Cette entente est toutefois menacée par une réclamation de 146 millions $ intentée par Chrono Aviation qui opère de nombreux vols de nuit. »
« Dans ce contexte et en pleine urgence climatique, comment pouvez-vous soutenir la construction d’une aérogare comptant pas moins de neuf portes d’embarquement destinée à accueillir quatre millions de passagers par année? Comment pouvez-vous appuyer un projet qui augmentera la pollution sonore, la pollution atmosphérique et l’émission de particules fines? »
« Trahis… »
« (…) De plus en plus d’experts en appellent à une décroissance volontaire et planifiée de notre consommation pour y parvenir. Autrement dit, nous devons encourager une réduction du nombre de vols plutôt qu’une augmentation. Des solutions de transport plus écologiques ont fait leurs preuves partout dans le monde pour remplacer les vols régionaux et nationaux », a souligné dans le document la porte-parole de la Coalition, Carole Mainville.
« Les discussions des deux dernières années nous dirigeaient vers une évaluation complète de la situation de l’aéroport pour réduire son bilan des GES, en faire une zone d’innovation technologique et avoir une vision à long terme responsable. Ce projet arrive beaucoup trop tôt dans ce processus pour des raisons purement économiques et ne répond à aucun de ces éléments essentiels pour la tenue d’un projet porteur pour la région. »
« Nous vous avons fait confiance et nous nous sentons trahis. Les élus ont la responsabilité morale d’agir en priorité dans l’intérêt public et doivent avoir le courage de prendre les bonnes décisions pour nous protéger des changements climatiques. Nous vous demandons un moratoire sur ce projet, afin que ses impacts économiques, sanitaires et climatiques, immédiats et futurs, soient évalués dans une vraie consultation publique », a-t-elle conclu au nom du groupe de citoyens qui se disent concernés par cette situation.

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