Le projet de construction d’une nouvelle école primaire dans une partie du parc de Normandie continue de faire jaser… et même de diviser. Une pétition lancée par Karine Dionne pour le projet à cet endroit avait recueilli le 15 février 562 signatures. Une autre le qualifiant d’inacceptable, lancée plus tôt, avait été signée par 410 personnes.
Si le Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) confirme son choix d’implanter la nouvelle école dans le parc, la Ville de Boucherville devra céder 21,3 % de sa superficie, soit 16 000 m2 de terrain sur un total de 75 000 m2. La construction de l’école primaire de 16 classes sur deux étages n’affecterait pas les deux terrains de baseball ni le terrain de soccer qui demeureraient intacts, a soutenu le conseiller Raouf Absi. Mais une citoyenne a fait remarquer que les jeunes familles n’utilisaient pas ces plateaux sportifs, mais plutôt le reste de l’espace.
Oui, mais pas dans le parc
À nouveau, des membres du Collectif citoyens pour la sauvegarde du parc de Normandie se sont présentés à la séance du conseil municipal le 13 février dernier pour rappeler leur opposition au choix de l’emplacement tout en précisant qu’ils reconnaissaient le besoin d’une nouvelle école à Boucherville. Le citoyen Denis Trahan a souligné que si la première proposition du CSSP avait été acceptée par la Ville, soit l’agrandissement de l’école Pierre-Boucher (superficie doublée) pour compenser le manque de place-élèves, le problème actuel ne se poserait pas, ce sur quoi le maire Martel a rappelé que le conseil municipal préconise des écoles de quartier à échelle humaine plutôt que des méga-écoles. M. Trahan a aussi fait part de son incompréhension quant à l’absence de planification lors du développement du secteur du parc. Le premier magistrat a expliqué que les quartiers (du Perche, de Normandie, Champs du Papillon…) avaient été développés avant qu’il soit en poste et qu’à son arrivée en 2009, la Ville avait offert de payer une partie d’un terrain pour la construction d’une école, mais que la réponse de la commission scolaire avait été négative. « Le oui est arrivé peu avant l’abolition des commissions scolaires. »
Le citoyen, Said Cass, croit pour sa part qu’il serait peut-être plus avantageux économiquement de construire une seule école (dans les secteurs Harmonie et du Boisé), et d’agrandir une école existante. Enfin, la citoyenne Françoise Tessier a demandé pourquoi on ne procédait pas d’abord à la construction de la deuxième école, sur le terrain réservé par la Ville (situé au fond du stationnement du Centre multifonctionnel Francine-Gadbois, tout près de la coopérative d’habitation et de l’immeuble à logements Logiluxx), ce qui donnerait le temps à tous d’évaluer d’autres options de sites pour accueillir la première école, autre que le parc de Normandie.
Consensus impossible
« On essaie de trouver une solution globale, mais la parfaite n’existe pas », a reconnu le maire qui, par ailleurs, a indiqué que deux autres sites avaient été analysés : les parcs Marguerite-A.-Tellier et Melançon. Dans le premier, les deux tiers de la superficie auraient été amputés, et la totalité dans le second.
La population en saura plus sur ce dossier lors de la soirée d’information organisée par le CSSP le 22 mars à l’école secondaire De Mortagne. Certains craignent que la décision soit déjà prise à ce moment. Le CSSP a procédé récemment à des analyses de sol et également, selon Jean-Pierre Poirier, à l’arpentage du parc, ce qui laisse penser que les tests ont été concluants.