Les ventes résidentielles sur le territoire de la région métropolitaine de recensement RMR de Montréal se chiffraient à 2 770 en octobre 2022. Il s’agit d’une baisse notable de 1 501 transactions ou de 35 % par rapport à la même période l’an dernier. À noter qu’il faut remonter en 2014 pour qu’un niveau aussi bas de ventes soit observé en octobre.
« La chute des ventes s’est accentuée en octobre, notamment pour la catégorie unifamiliale », explique Charles Brant, directeur du Service de l’analyse de marché de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ). « D’ailleurs, le système Centris des courtiers immobiliers n’avait jamais enregistré un aussi faible niveau de transactions à cette période habituellement active de l’année, soit depuis 2000. L’amplitude de la hausse des taux d’intérêt en l’espace de quelque mois et le contexte inflationniste grugeant le pouvoir d’achat des ménages en sont évidemment les principales causes. Il faut par ailleurs noter une attitude plus prudente des ménages et des investisseurs qui auraient la capacité financière de concrétiser leur projet d’achat, mais qui préfèrent attendre une stabilisation de la situation et des conditions de marché qui leur seront plus favorables.
« Il en résulte évidemment un processus de rééquilibrage du marché bien engagé, mais qui se manifeste en premier lieu par l’accumulation de propriétés qui sont les moins désirables, offertes à un prix jugé maintenant trop élevé, à leurs conditions de mise en vente ou encore aux travaux de rénovation ou d’amélioration à effectuer. Toutefois, la part des propriétés offrant un rapport qualité prix raisonnable trouve toujours facilement preneurs, à l’affût depuis plusieurs mois et souvent déjà propriétaires. Ceux-ci profitent enfin d’un marché où les conditions d’achat sont plus raisonnables, moins compétitives, bien que toujours fondamentalement favorables aux vendeurs. »