Avant de crier ultimement victoire, Julie Bellerose et son équipe devaient constater après analyses si le vaisseau Dart qui s’est écrasé le 26 septembre dernier avait bel et bien dévié la trajectoire de sa cible, l’astéroïde Dimorphos. La Julievilloise d’origine a eu la joie d’apprendre récemment que l’appareil de la NASA est parvenu à le déplacer en réduisant son orbite de 32 minutes, soit bien au-delà des attentes!
« C’est un moment décisif pour la défense planétaire et un moment décisif pour l’humanité », a déclaré le chef de l’agence spatiale, Bill Nelson, lors d’une conférence de presse. « Cela aurait déjà été considéré comme un énorme succès s’il (le vaisseau) avait seulement réduit l’orbite d’environ 10 minutes. Mais il l’a en fait réduite de 32 minutes. (…) La NASA a prouvé que nous étions sérieux en tant que défenseurs de la planète. »
L’exploit mérite d’être souligné car le vaisseau kamikaze, de la grosseur d’un gros réfrigérateur, avait voyagé durant dix mois depuis son décollage en Californie, à une vitesse de près de 22 500 km/h. Il avait pour cible un astéroïde de seulement 160 mètres de diamètre situé à plus de 10 millions de kilomètres de la Terre, alors que l’opération a été présentée en direct par la NASA, le 26 septembre dernier.
Rappelons que la cheffe de navigation du Jet Propulsion Laboratory et son équipe étaient les premiers à utiliser cette technique qui permet à la NASA de s’entraîner dans l’éventualité où un astéroïde menacerait un jour de frapper la Terre.
Près de 30 000 astéroïdes
Des premières analyses après l’impact ont été effectuées à l’aide de télescopes au sol se trouvant au Chili, en Afrique du Sud et aux États-Unis. Puis les plus puissants observatoires spatiaux, les télescopes James Webb et Hubble, ont révélé les vues détaillées de l’impact du vaisseau de la NASA, montrant notamment le mouvement de la matière arrachée à l’astre.
« Cela ressemble à un scénario de film. Mais ce n’est pas Hollywood (…). Cette mission montre que la NASA essaie d’être prête face à tout ce que l’univers pourrait nous envoyer », a ajouté Bill Nelson à l’Agence France-Presse (AFP).
Précisons que près de 30 000 astéroïdes de toutes tailles ont été catalogués dans les environs de la Terre, mais aucun de ces météorites connus ne menace notre planète pour les 100 prochaines années. Toutefois, les scientifiques estiment n’avoir connaissance que de 40 % des astéroïdes mesurant 140 mètres et plus, c’est-à-dire ceux capables de dévaster une région entière.
« À l’avenir, si nous découvrons qu’un astéroïde menace de frapper la Terre, et qu’il serait assez gros pour faire des dégâts, ce sera un soulagement d’avoir mené ce test réussi », a conclu Bill Nelson.