Des files d’attente lente aux caisses des supermarchés pour les aînés

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Par Diane Lapointe
Des files d’attente lente aux caisses des supermarchés pour les aînés
Pourquoi pas des « bla bla caisses » pour les aînés dans les commerces de Boucherville, car pour certains d’entre eux, le fait d’aller faire l’épicerie est parfois la seule activité de la semaine.

Pour certains aînés, aller faire l’épicerie est parfois leur seule activité de la semaine. Mais s’ils pouvaient prendre leur temps et même échanger quelques mots avec le caissier, cela leur rendrait la vie plus douce tout en comblant un vide social.
La Commission des aînés de Boucherville s’est penchée sur le sujet. Elle a récemment proposé un projet fort original qui consiste à instaurer dans les supermarchés des caisses au rythme plus modéré. Inspirés des « bla bla caisses » qui existent à quelques endroits en France, ces caisses, à l’inverse de celles qui sont rapides ou automatiques, permettent aux aînés d’être moins bousculés.
Une caisse pour prendre son temps
La Commission des aînés a présenté pour analyse un projet pilote intitulé commerces « Amis des aînés » à la Ville de Boucherville ainsi qu’à l’Association des gens d’affaires de Boucherville (AGAB). Elle est d’avis qu’avec la collaboration de l’AGAB, ce projet pourrait être en place ou coordonné dans certains commerces.
Il comporte deux options. La première est d’instaurer dans un commerce « Ami des aînés » une caisse lente pour les personnes désirant un service au rythme plus modéré ainsi qu’un échange humain lors de leur visite. Et la deuxième suggère de mettre en place une aire de repos à un endroit stratégique, par exemple, près des caisses, ou au milieu du commerce, afin de permettre aux personnes âgées de faire une pause.
La Commission précise que les personnes âgées constituent un important pourcentage de la population bouchervilloise, appelé à augmenter, et que même si plusieurs d’entre elles participent à des activités sociales, certaines sont à risque de souffrir d’isolement. La sortie aux magasins peut parfois représenter leur seule interaction sociale de la semaine.
Elle souligne par ailleurs que la plupart des commerces ignorent les difficultés vécues par les séniors au sein des nouvelles réalités. « Les surfaces des commerces sont de plus en plus grandes à parcourir et ne comportent aucune aire de repos. Les files à la caisse traditionnelle sont de plus en plus longues, en raison notamment de la pénurie de main-d’œuvre et de l’augmentation de la clientèle, alors que les caisses rapides sont trop stressantes et complexes pour plusieurs aînés.
L’adaptation d’un commerce, de l’avis de la Commission, peut aussi être bénéfique pour plusieurs autres clientèles bouchervilloises que celle des aînés, comme les familles, les accompagnateurs, et les personnes à mobilité réduite. Dans un commerce « Ami des aînés », le caissier humanisera son rôle.
Enfin, les membres de la Commission se disent « conscients du manque de main-d’œuvre et des budgets restreints des commerces, mais considèrent que les propositions mises de l’avant le sont dans le but d’humaniser l’expérience des aînés, attirer une clientèle fidèle et augmenter la bienveillance sociale des commerces de Boucherville ».




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