« On ne vole pas plus pauvre que soi! », s’indigne le candidat indépendant Lucien Beauregard

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Par Daniel Bastin
« On ne vole pas plus pauvre que soi! », s’indigne le candidat indépendant Lucien Beauregard
Le Julievillois n’a trouvé d’autre façon de faire connaître ce dossier « honteux » qu’en se lançant pour la première fois à titre de candidat indépendant, dont le l’objectif est à la fois simple et unique : renégocier le contrat de Churchill Falls et du coup, remettre le Québec au cœur de la paix nord-américaine.

C’est lors d’un projet à Terre-Neuve que Lucien Beauregard a pris connaissance du contrat qui lie Hydro-Québec à cette province de l’Atlantique et, depuis 20 ans, cet ingénieur de formation n’a cessé de se battre pour faire connaître et corriger cette injustice. « Ça m’a révolté! Moi, un Canadien-français, catholique de surcroît, on m’a toujours appris qu’on ne vole pas plus pauvre que soi! »
Le Julievillois n’a trouvé d’autre façon de faire connaître ce dossier « honteux » qu’en se lançant pour la première fois à titre de candidat indépendant, dont le l’objectif est à la fois simple et unique : renégocier le contrat de Churchill Falls et du coup, remettre le Québec au cœur de la paix nord-américaine.
« C’est le plus ignoble contrat encore en vigueur dans tout le monde occidental et c’est notre Hydro-Québec canadienne-française qui nous en fait porter les conséquences! », s’insurge-t-il. Il faut savoir à ce sujet que la centrale hydroélectrique de Churchill Falls est l’une des plus puissantes au monde et qu’elle a trois fois et demie la puissance de Manic-5. À elle seule, elle fournit presque 20 % de toute l’électricité consommée au Québec.
Le problème, c’est que Terre-Neuve ne reçoit que deux dixièmes de cent pour chaque kilowattheure acheté par Hydro, alors que cela lui en coûte plus de deux cents à produire. Selon lui, le président d’Hydro-Québec d’alors, Jean-Claude Lessard, avait fait mettre une clause qui stipule qu’en cas de litige, ce seraient uniquement les lois du Québec qui s’appliqueraient et celles-ci n’autorisent aucun juge à se prévaloir du concept d’Imprévision pour corriger un déséquilibre évident. Cela explique pourquoi les nombreux litiges à ce sujet devant la Cour suprême du Canada se sont tous soldés par un échec.
Une lettre d’intention a été signée en 1966 entre les deux parties et il fallait faire vite car le Québec avait grand besoin d’électricité en vue des années 1970. Devant l’urgence, près de 150 M$ ont été investis par Terre-Neuve (par le biais de la Churchill Falls Labrador Corporation) afin de construire la centrale qui fut mise en service dès décembre 1971. Or, une lettre d’intention n’est pas un contrat et, selon M. Beauregard, les Terre-neuviens n’ont eu d’autres choix que de signer cette entente inique, car ils auraient perdu tout ce qu’ils avaient injecté dans le projet.
« Ce qu’ils reçoivent d’Hydro-Québec est tellement dérisoire que ce n’est pas suffisant pour leur permettre d’entretenir et de faire fonctionner la centrale. (…) Et pendant ce temps, Hydro-Québec engrange des profits faramineux en nous revendant cette énergie 40 fois le prix qu’on leur paie. »
Le contrat a une durée de 65 ans et il se terminera dans 19 ans, en 2041. Selon le candidat, si les négociations entre le Québec et Terre-Neuve ne sont pas constructives, la province pourrait alors prendre toute l’énergie de Churchill Falls et lui faire suivre le même trajet que l’électricité du projet de Muskrat Falls, situé à 300 km plus à l’est, pour l’exporter vers les Maritimes et surtout, les États-Unis, au détriment du Québec…



Pour en savoir plus à ce sujet, consultez les pages centrales de notre édition de La Relève du 20 septembre.

Boucherville – 20 septembre 2022

 

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