La Maison Gilles-Carles de Boucherville ferme définitivement ses portes

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Par Diane Lapointe
La Maison Gilles-Carles de Boucherville ferme définitivement ses portes
La Maison Gilles-Carles de Boucherville a ouvert ses portes en août 2020.

Le rêve d’offrir un service de répit aux proches aidants s’est éteint. Un peu plus d’un an et demi après son ouverture, la Maison Gilles-Carle de Boucherville (MGCB) ferme définitivement. La crise sanitaire des deux dernières années, le manque de ressources financières et la pénurie d’employés sont les principales raisons qui ont poussé les membres du conseil d’administration à mettre la clé sous la porte de l’établissement de la rue des Seigneurs, à Boucherville.

Déjà en septembre 2021, la direction de l’organisme lançait un appel à l’aide pour assurer la continuité de ses services. L’ouverture de la MGCB, on se rappellera également, avait même été retardée en raison de la difficulté à recruter du personnel de soins de santé, alors que la pandémie a aussi obligé la fermeture temporaire de la Maison à quelques reprises.

Sa mission était d’offrir des services de répit aux personnes proches aidantes de la Montérégie. Mais la pénurie de main-d’œuvre et un manque de financement (les subventions gouvernementales étaient destinées aux soins seulement, et non au volet administratif et au paiement du loyer) ont toujours empêché l’organisme de fonctionner à plein rendement. Ainsi, les 21 lits n’ont jamais été tous occupés à la fois et le taux maximal n’a été atteint que durant le mois de décembre dernier avec 16 lits.

Les utilisateurs de la Maison provenaient majoritairement de Boucherville, soit dans une proportion de 41 %, de Sainte-Julie (19 %), de Longueuil (18 %), de Varennes (11 %) et de Saint-Bruno-de-Montarville, de Contrecœur, de Saint-Rémi et de Saint-Lambert.

Le conseil d’administration de la MGCB a ainsi annoncé le 22 avril dernier sa décision de mettre fin à ses activités.

Grande déception

Il va de soi que cette décision a provoqué une grande déception pour les instigateurs du projet, mentionne Louise Godin, membre du CA, et des inquiétudes, voire des sentiments de découragement, chez les personnes qui bénéficient des services de répit, soit les aidés et les aidants naturels.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est assure de son côté « vouloir s’engager à soutenir les personnes proches aidantes afin de trouver une alternative pour leur offrir du répit et les accompagner dans leur choix de prendre soin de leur proche. Un suivi a été ou sera effectué auprès des personnes concernées afin de déterminer les meilleurs services et soins à offrir selon leurs besoins », lit-on dans un communiqué. Mais dans les faits, il n’existe pas plus de services offerts aux proches aidants qu’avant l’ouverture de la MGCB.

De son côté, le maire Jean Martel a souligné que la Ville allait suivre attentivement ce qui se passe avec les autorités provinciales et qu’elle allait collaborer avec le Centre d’action bénévole de Boucherville, précisant que l’organisme offre déjà une certaine forme d’aide, et qu’il fallait voir comment le tout pourrait être amélioré.

 

Le CISSS de la Montérégie-Est indique également qu’il poursuivra ses efforts, en collaboration avec le ministère de la Santé et des Services sociaux, afin de favoriser la reprise des activités offertes par une autre Maison Gilles-Carle sur son territoire, géré par un autre organisme. L’objectif est d’offrir, dans les meilleurs délais, les services d’une prochaine Maison sur le territoire de la Montérégie, spécifient les membres du CA de la MGCB. Toutefois, il est presque assuré que ce ne sera pas sur le territoire de Boucherville puisque les prix des loyers sont très élevés.

« Le conseil d’administration de la MGCB a toujours cru à la mission des MGC et à leur importance dans la réponse aux besoins de répit pour les personnes proches aidantes. Cette décision a été difficile, mais la volonté de l’ensemble des partenaires voulant que la Montérégie conserve l’accès aux services de répit dans sa région met un baume sur celle-ci », indique le président du conseil d’administration de la MGCB, Réginald Barbe.

Outre les utilisateurs qui se voient privés d’une ressource inestimable, 20 personnes perdent leur emploi.

 

 

 

 

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