Les célibataires sortent de leur hibernation

Photo de Steve Martin, Initiative de journalisme local
Par Steve Martin, Initiative de journalisme local
Les célibataires sortent de leur hibernation
(Photo : pxfuel.com)

Durant cinq années, l’idée de ne pas être en couple ne déplaisait pas à la Nathalie Jodoin, mais après deux années de pandémie, la Verchèroise a eu l’idée de lancer sur Facebook un groupe pour les célibataires actifs de la région âgées de 25 à 55 ans. Ces derniers ont répondu à l’appel.

Pour de nombreux célibataires, les deux années de confinement que nous venons de traverser ont pu constituer une expérience différente de celle vécue par leurs ami(e)s déjà en couple ou ayant fondé une famille, en raison de l’absence d’un partenaire avec qui partager son quotidien notamment, mais surtout de ces activités sociales habituelles qui ont été, durant de longs mois, rangées au hangar pandémique.

« Ça ne me pesait pas trop d’être célibataire avant la Covid, admet celle qui  œuvre comme graphiste. Je voyais des amis, j’étais dans l’action… Le temps passe et tu ne t’en rends pas trop compte parce qu’il y a plein de monde autour de toi. »

L’hiver dernier cependant, après deux Noëls passés sous le signe de la distanciation sociale, Nathalie a, comme d’autres, réalisé que la présence de « l’autre » commençait à lui manquer. « Avant, je n’étais pas très ouverte aux rencontres sur Internet, admet cette dernière. Tinder et tout ça, ça ne me disait rien du tout. Mais il y a le “moi” d’avant la pandémie et le “moi” depuis la pandémie! »

Nathalie Jodoin

Succès rapide

Après une incursion sur un site « de qualité » de célibataires de la Rive-Nord, Nathalie a constaté que l’équivalent n’était pas disponible dans son coin de pays. « Il n’y avait rien qui me ressemblait alors comme je suis graphiste, que j’ai suivi une formation en psychocorporel, et que je suis très à l’aise avec l’idée de gérer le monde et toute la psychologie qui vient avec, je me suis demandé : “Pourquoi ne pas créer moi-même ce que je veux plutôt qu’attendre après les autres?” »

Après avoir ouvert le groupe aux célibataires de la région à la mi-janvier, notre Verchèroise a reçu une réponse immédiate à son appel. Quelques jours après son lancement, le groupe comptait en effet 150 membres qui, depuis, participent ensemble à des activités en « présentiel », comme on dit de nos jours.

« L’idée, c’était bien entendu de rencontrer quelqu’un. Mais avant tout, j’ai constaté que, dans mon village, tant du côté des hommes que des femmes, je ne savais pas qui était célibataire. Quand on est tous chacun chez soi, on ne sait pas qui vit la même chose que nous. Alors ce groupe-là nous a permis de nous rencontrer pour faire des activités. Il semblerait qu’il y avait un manque puisque nous sommes aujourd’hui presque 350 membres! »

Le Dieu des papillons

Pour Nathalie elle-même, on peut dire que l’initiative a donné des résultats à une vitesse fulgurante puisqu’elle a rencontré son actuel copain dès la première activité de groupe. « On était seize participants, à la Colonie des Grèves à Contrecœur, raconte-t-elle. Il était là et on a continué de faire des activités ensemble par la suite. Lors de rencontres avec des amies avant la création du groupe, on se disait qu’on espérait que le Dieu des papillons serait au rendez-vous. Et avec lui, il s’est manifesté (rires). »

Même si elle laisse aujourd’hui le soin à d’autres, incluant Isabelle, la modératrice du groupe, d’organiser les activités, notre belle dame continue de s’impliquer tout en gardant un œil sur les rencontres qui résultent de son initiative. 

« Ça me touche sincèrement de voir que les gens sortent de chez eux et que ça leur permet de rencontrer du monde. Et qui sait? Peut-être, de trouver l’amour, pourquoi pas? »
Espérons en effet que le Dieu des papillons saura se montrer généreux de sa présence au cours des prochaines activités du groupe…

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