Maison Véro & Louis à Varennes: L’emballante aventure de Marie-France

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Par Steve Martin, Initiative de journalisme local
Maison Véro & Louis à Varennes: L’emballante aventure de Marie-France
Marie-France a aujourd’hui son propre « chez-soi » bien à elle à Varennes. (Photo : JPR Photographe)

Marie-France a droit à un nouveau départ dans la vie. Après avoir quitté le nid familial pour aller vivre à la première Maison Véro & Louis, cette jeune Bouchervilloise de 31 ans a choisi d’accueillir cette aventure à bras ouvert.

On sait que, pour les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), d’avoir de multiples points de repère dans leur espace et une routine bien ancrée dans un quotidien réglé au quart de tour sont des sources de bien-être et d’apaisement.

On peut donc imaginer que d’aménager dans leurs nouveaux quartiers de Varennes, en compagnie d’un groupe d’étrangers de surcroît, n’a pas été une opération de tout repos.

Malgré tout, après quelques mois, il semble que la magie ait opéré. Grâce à sa personnalité attachante et à un processus de pairage des résidents qui semble avoir porté ses fruits, on peut penser que la jeune femme a trouvé un endroit où elle peut s’épanouir et poursuivre sa quête d’autonomie.

« Lors de son déménagement, disons que ç’a été un choc aussi pour moi et ma conjointe, admet Louis Quintin, père de Marie-France. Elle n’est plus ici, alors ça fait un gros vide dans la maison. » Malgré ce changement, ce dernier a pu se réconforter à l’idée que sa fille était très excitée par l’idée d’avoir ses propres quartiers et de ne plus être dépendante de ses parents qu’elle continue de voir toutes les semaines.

« Quand elle a visité la maison au départ, elle a trouvé ça emballant. Il faut dire que Marie-France est toujours prête pour de nouveaux défis, alors pour elle, ça n’a pas été un choc de déménager. Bien sûr, elle a ressenti de l’anxiété au cours des cinq à sept premières semaines liée au fait qu’elle côtoyait de nouvelles personnes, mais par la suite, nous avons senti que ça baissait et qu’elle devenait de plus en plus à l’aise. »

Un défi financier pour les parents

Pour M. Quintin, comme pour les trop rares parents qui bénéficient des services d’une maison adaptée aux besoins de leur enfant, ce dénouement inespéré vient combler une brèche laissée par le manque de services offerts aux adultes ayant un trouble du spectre de l’autisme.

Poussée par un désir de prendre sa propre vie en charge, Marie-France avait d’ailleurs entrepris, avec l’assistance de sa famille, des démarches afin de trouver un projet domiciliaire où elle pourrait s’installer. Les prestations reçues du gouvernement étaient cependant loin de suffire pour lui permettre d’aller au bout de ses aspirations.

« Nous avons visité un endroit sur la rue de Muy je crois, il y a quatre ou cinq ans, se souvient Louis Quintin. Mais pour y arriver, en plus des prestations reçues par Marie-France, nous aurions dû débourser de 500 $ à 700 $ par mois. »

Le Bouchervillois rappelle par ailleurs que, outre le logement, il faut également tenir compte des autres dépenses qui peuvent devenir un fardeau trop lourd à porter pour bien des familles, malgré leurs bonnes intentions. « Il faut aussi tenir compte des besoins personnels, des sorties. Marie-France fréquentait le Centre de répit-dépannage Aux Quatre Poches. C’est un endroit fantastique, mais ce n’est pas gratuit. Ça peut devenir très dispendieux tout ça. C’est la responsabilité sociale des gouvernements, je crois, qui devraient en offrir plus pour les gens qui ont un TSA ou une déficience. »

Le numéro chanceux

Malgré tout, M. Quintin admet que la Fondation Véro & Louis a su bâtir une belle coopération avec les gouvernements pour la réalisation de son projet.

« Nous avons été privilégiés que Marie-France ait été choisie, admet-il humblement. Il y a 40, 50 ans, ces personnes étaient cachées, on les gardait à la maison. Maintenant on sait à quel point, c’est important pour eux d’avoir un bon milieu de vie, surtout après l’âge de 21 ans. Quand nos enfants arrivent à cet âge, ça veut dire qu’on a vieilli nous aussi et on a beau vivre au jour le jour, mais on se demande toujours ce qui peut advenir d’eux plus tard. C’est pourquoi ce type de projet est emballant. J’espère qu’ils vont pouvoir créer beaucoup d’autres maisons comme celle de Varennes. »

Rappelons qu’à quelques jours de l’arrivée du mois d’avril, le mois de l’autisme, la Fondation Véro & Louis a poursuivi sa campagne de financement en lançant de nouveaux chandails Différent comme toi.

Pour plus d’informations, visitez le site : fondationverolouis.com

À quelques jours de l’arrivée du mois d’avril, le mois de l’autisme, la Fondation Véro & Louis a poursuivi sa campagne de financement en lançant de nouveaux chandails Différent comme toi.
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