Au tour de la Sépaq de vouloir abattre jusqu’à 350 chevreuils dans les parcs de Boucherville et de Saint-Bruno

François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Au tour de la Sépaq de vouloir abattre jusqu’à 350 chevreuils dans les parcs de Boucherville et de Saint-Bruno

La surpopulation de cerfs de Virginie sur la Rive-Sud forcerait la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) à abattre au moins entre 200 et peut-être même 350 cerfs au cours de la prochaine année.
« Nous irons de l’avant dans les prochains mois avec l’élaboration d’un plan d’intervention pour la protection des milieux naturels qui va comprendre une réduction des cheptels », et ce, « par une méthode létale », a déclaré au journal Le Devoir, vendredi dernier, le porte-parole de la société d’État, Simon Boivin. Celui-ci va même jusqu’à préciser que les abattages auront lieu « à l’automne ou à l’hiver prochain », donc encore une fois, après que les femelles auront eu leur portée annuelle, en mai ou au début de juin.
La Sépaq souhaite revenir à une densité de cervidés qui serait plus en lien avec « la capacité de support du milieu ». Celle-ci est de cinq bêtes par kilomètre carré.
Or, la densité de cerfs dans les deux parcs est beaucoup plus élevée. Elle serait de 30 bêtes par km2 au parc des Îles-de-Boucherville, ce qui représente 250 cerfs de trop. Quant au parc du Mont-Saint-Bruno, la densité se situe à 15 bêtes par km2, soit un excès d’au moins 100 bêtes. Pour réduire les cheptels, il faudrait donc abattre environ 350 bêtes dans les deux parcs.
Selon les plus récentes données disponibles, on comptait 142 bêtes en 2015 au parc des Îles-de-Boucherville, ce qui signifie que leur nombre a plus que doublé en seulement six ans. Le fait que le fleuve n’ait pas gelé depuis trois ans a fait en sorte que les bêtes sont littéralement prisonnières des îles et ne peuvent se déplacer vers d’autres territoires.
Toujours selon les mêmes sources, la Sépaq travaillait sur un « projet pilote » de chasse sélective dès le printemps 2020. Ce projet devait s’attaquer aux surpopulations dans les deux parcs nationaux. Le projet pilote n’a toutefois jamais été jusqu’à sa concrétisation. Il faut préciser que la chasse au cerf est permise dans les îlots adjacents au parc des Îles géré par la Sépaq, dont les battures Tailhandier ainsi que quelques petites îles à l’est, mais le nombre de chasseurs est minime d’autant plus que ces îles appartiennent au Port de Montréal qui, en principe, y interdit l’activité de chasse bien que ce ne soit pas de sa juridiction.


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