Fusions-défusions à Boucherville, 20 ans plus tard: un des acteurs réagit!

Lettre ouverte
Fusions-défusions à Boucherville, 20 ans plus tard: un des acteurs réagit!

Un ancien conseiller municipal se rappelle

Ça m’a fait une petite chaleur de lire le récent article dans La Relève au sujet des fusions forcées de 2002 et des défusions qui ont suivi…

Je donne entièrement raison à l’auteur, Francois Laramée, sur les économies d’échelle avancées par Lucien Bouchard et Pauline Marois. Rien de ce projet ne tenait la route. Surtout avec le nivellement vers le haut des conventions collectives. Nous l’avons décrié, mais en vain.
Le but était clairement de faire payer à Boucherville, Saint-Bruno, Brossard et Saint-Lambert l’inefficacité de la gestion de Longueuil. Curieux de constater qu’à la page suivante de l’article dans le journal, on dit que le chef de police de l’agglomération, Fady Dagher, gagne 300 000$ en rémunération. Plus c’est gros, plus c’est politique et plus ça coûte cher. Faut se rappeler de l’époque du maire Jacques Olivier.
Pour ce qui est de notre quote-part aux services dits d’agglomération, c’est flatteur de constater que ceux-ci nous coûtent aujourd’hui 43 % de nos taxes. En 2003 avec des moyens modestes, nous avions estimé ceux-ci à 42 %! La firme Secor payée à grands frais s’était complètement fourvoyée et envoya un message fusionniste au grand plaisir des libéraux.
Et Jacques Olivier qui nous disait qu’il nous restait que les vidanges et les médailles de chiens à gérer. Une chance que la population n’a pas écouté et nous a suivis.
Oui, le pacte fiscal négocié entre Boucherville (Francine Gadbois et Reynald Gagné) et Longueuil (Claude Gladu) qui redonne à Boucherville 3,8 M$ par année est une alliance stratégique qui permet à Boucherville de sortir gagnant malgré tout. Je suis content aussi d’apprendre récemment que la nouvelle mairesse Catherine Fournier n’a pas l’intention d’ouvrir ce dossier.
Si la Ville de Boucherville tire bien son épingle du jeu aujourd’hui malgré l’imposition de la structure d’agglomération, imaginons ce que serait la situation sans cette fusion inutile: une ville sans taxes dont les services sont payés par le secteur industriel ? Permettez-moi de rêver…
Par ailleurs et pour conclure sur le sujet, je comprends le principe de la répartition de la richesse même si à Boucherville il y a aussi des gens dans le besoin. Je le sais, je suis bénévole au comité d’entraide. Ce qui m’agace est que malgré cette répartition au potentiel fiscal, nous sommes en déficit de services dits d’agglomération.
Pour les pompiers, nous sommes assez bien servis avec une couverture de 10 pompiers en 10 minutes sur environ 95 % de notre territoire. Mais nous avons payé la deuxième caserne pendant près de 12 ans sans l’avoir.
Pour les policiers, c’est indécent! Pendant que la couverture policière nous coûte environ 3 fois plus «per capita» à Boucherville qu’à Longueuil, notre territoire ne reçoit qu’une maigre couverture d’une voiture (parfois deux) pour 44 000 habitants.
Lors des changements de quarts de travail, il peut ne rester qu’un seul policier en devoir sur notre territoire entier (une voiture solo). Pendant ce temps, sur le boul. Curé-Poirier, les voitures de police se succèdent chaque minute!
Pas surprenant que les voleurs se déplacent maintenant chez nous; nous sommes des proies faciles!


Richard Lalancette
Membre du comité de défusion de Boucherville
Ex-conseiller municipal de Boucherville de 2006 à 2010
Coauteur du livre « Boucherville, ville perdue 2002-2005 » lancé en septembre 2019.

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