Nouvelle apprentie des Grands Ballets Canadiens: « Toutes ces années de sacrifices ont servi à quelque chose » ‒ Maude Fleury 

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Par Steve Martin, Initiative de journalisme local
Nouvelle apprentie des Grands Ballets Canadiens: « Toutes ces années de sacrifices ont servi à quelque chose » ‒ Maude Fleury 
Maude Fleury (Photo : Les grands ballets canadiens)

En décembre dernier, nous vous avons annoncé qu’une ballerine de la région, Maude Fleury, avait été acceptée au sein du groupe d’apprentis des Grands Ballets Canadiens. Alors que s’amorce une année importante dans son développement, nous avons discuté avec la talentueuse jeune femme de son parcours et de ce qui l’attend pour la suite.

En inscrivant leur fille, alors âgée de six ans, à l’école de ballet de la région, l’Académie Martine Laferrière de Varennes, les parents de Maude Fleury étaient sans doute loin de se douter à quel point cette initiative allait changer le destin de leur enfant.

Après avoir fait la transition vers l’École supérieure de ballet alors qu’elle était en cinquième année, la jeune femme a depuis suivi avec discipline son développement en poursuivant un programme Danse-études qui lui a permis de diviser son temps entre le studio et les salles de classe.

« Pour moi, au départ, c’était une petite passion, nous raconte l’artiste de 19 ans. Je ne peux pas vraiment dire à quel moment j’ai compris que je voulais aller plus loin et faire du ballet de haut niveau dans des écoles à travers le monde. Mais je me souviens qu’en arrivant à l’École supérieure, j’ai tout de suite aimé l’atmosphère, l’esprit de groupe. Entre élèves, on était très soudés. »

Un nouvel échelon

Lorsqu’elle a reçu le courriel confirmant sa sélection à titre d’apprentie par les responsables des Grands Ballets Canadiens, Maude a mis un moment avant de réaliser ce qui lui arrivait. Après tout, elle avait toujours une année à compléter à sa formation et n’avait pas entrepris de sérieuses démarches relativement à l’envoi de vidéos d’auditions dans l’espoir d’être recrutée par une compagnie.

« C’est vraiment arrivé comme une surprise. J’étais vraiment très, très contente. D’être acceptée comme apprentie, ç’a été comme une validation. Celle que toutes ces années de travail passées à m’entraîner, à faire des sacrifices ont servi à quelque chose. »

Malgré le sentiment d’accomplissement ressenti en étant choisie pour faire partie des apprentis des Grands Ballets canadiens, Maude demeure consciente qu’il ne s’agit que d’un nouvel échelon dans un long processus d’apprentissage.

« En fait, être apprentie, c’est un peu le stade entre être élève et être officiellement danseur de la compagnie. Nous sommes très chanceux parce que, aux Grands Ballets canadiens, nous avons beaucoup d’opportunités de danser, de faire partie des spectacles. Dans d’autres compagnies, le rôle d’apprentie peut se limiter à demeurer à l’arrière de la compagnie sans nécessairement avoir de garantie que tu vas avoir un rôle. »

Amsterdam

Malgré la pandémie qui a pu ralentir la progression des jeunes danseurs, notre ballerine croit avoir été relativement épargnée par les désagréments causés par la situation, elle qui a notamment pu participer ces derniers mois à une tournée en Colombie.

« J’ai été acceptée au stage du Ballet national à Amsterdam, mais en raison de la COVID-19, ça n’a pas eu lieu, admet-elle sans amertume. Ç’a tout de même été une super belle expérience de suivre des cours avec leur directeur et de voir comment ça fonctionne dans la compagnie, comment les danseurs bougent là-bas. Mais sinon, je pense que j’ai été chanceuse. Même si, par moments, nous ne pouvions pas aller en studio en raison de la pandémie, nous avons tout de même été bien encadrés. Et puis, comme j’étais encore à l’école, c’est certain que ç’a affecté mon développement, mais je n’avais pas encore atteint le sommet de mes performances. Ç’a été plus difficile pour d’autres danseurs qui étaient dans la meilleure période de leur développement pour passer des auditions. »

En attendant Giselle

Quant à l’avenir, celle qui aspire à jouer dans des classiques comme Giselle ou Le lac des cygnes va prendre les étapes un pas à la fois en espérant, comme d’autres, se faire remarquer et qui sait, obtenir un poste dans le corps de danseurs réguliers de la prestigieuse institution.

« Ça dépend vraiment de ce que le directeur voit en toi, si tu as bien performé durant la saison et qu’il sent que tu es prête. Plus tu gravis des échelons, plus les rôles qu’on te confie sont importants, plus tu risques d’avoir des solos. Tu peux passer deux, trois, quatre années ici, peu importe. Le parcours est vraiment unique à chacun. »

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