Rainette : le gouvernement fédéral pourrait faire stopper sous peu les travaux de prolongement du boulevard Béliveau à Longueuil

Photo de François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Par François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Rainette : le gouvernement fédéral pourrait faire stopper sous peu les travaux de prolongement du boulevard Béliveau à Longueuil
Le prolongement du boulevard Béliveau mettrait en péril des habitats de la fameuse rainette faux-grillon.

Selon plusieurs sources dont l’écologiste bien connu Tommy Montpetit ainsi que la salle des nouvelles de Radio-Canada, le gouvernement fédéral s’apprêterait à adopter un décret d’urgence pour stopper les travaux de prolongement sur une distance de 300 mètres du boulevard Béliveau à Longueuil en raison de la destruction de milieux humides ou vivent les fameuses rainettes faux-grillon. Des inspecteurs du gouvernement fédéral se seraient rendus sur place la semaine dernière pour y constater les effets sur les habitats de la petite grenouille. Encore une fois, la Ville de Longueuil se retrouve donc au cœur d’une controverse, car un des derniers habitats de la fameuse rainette faux-grillon serait mis en péril par un nouveau développement et par le prolongement du boulevard Béliveau, aux limites du secteur aéroportuaire.
C’est du moins ce que conclut un avis scientifique rédigé par les experts du gouvernement du Québec et dont le journal Le Devoir a récemment obtenu copie. Cet avis, qui révèle que la Municipalité construira des résidences dans un secteur légalement protégé pour la rainette, n’a pourtant pas été pris en compte dans la décision du ministère de l’Environnement du Québec lors de l’autorisation du projet.
L’avis stipule que « Le projet présente des impacts potentiels importants pouvant soit entraîner des pertes permanentes d’habitat ou encore présentant des risques de mortalité élevés pouvant avoir des conséquences significatives sur le maintien de la population ».
Selon l’avis des biologistes, ce nouveau tronçon de rue détruira « un point de passage névralgique » et des « habitats de reproduction » de l’espèce qui sont « particulièrement actifs », et ce, au cœur d’un site désigné comme « habitat essentiel ». Cette décision signifie que la destruction de cet habitat est interdite en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP). De plus, les travaux entamés avec de la machinerie lourde vont créer une « barrière importante » pour les batraciens et tueront des rainettes faux-grillon, ce qui est également interdit par la LEP, toujours selon la publication du Devoir.
Du côté de la Ville, on affirme pourtant que tout a été fait en conformité avec les autorisations. Des corridors de migration pour les grenouilles seront aussi aménagés pour aider les batraciens à se déplacer dans des milieux humides environnants.

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