La pression s’accentue pour que le terrain de la Défense nationale soit accessible aux citoyens

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Par Daniel Bastin
La pression s’accentue pour que le terrain de la Défense nationale soit accessible aux citoyens
Ces citoyens caressent même le projet d’une piste cyclable de 4 km de long qui suivrait l’emprise du pipeline qui traverse le terrain de la Défense nationale dans un secteur boisé, de Sainte-Julie à Saint-Basile-le-Grand. (Photo : Facebook « Projet nature champ de tir Mont Saint-Bruno »)
Une partie de la population souhaite que les élections fédérales permettent de faire avancer le dossier qui traine depuis des années.

Alors que se profilent les élections fédérales à l’horizon, des citoyens espèrent ardemment que les terrains de la Défense nationale du Canada soient cédés à un organisme compétent comme la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) afin que les gens puissent y avoir accès, car il s’agit d’un dossier important qui traîne en longueur depuis des années.
Récemment, la page Facebook « Projet nature champ de tir Mont Saint-Bruno » a vu le jour et ses responsables veulent que les choses bougent enfin. Parmi eux, on retrouve plusieurs Julievillois, soit Marie-Claude Cyr, Sébastien Savard, Raphaël Maranda et Nicolas Lessard. « On veut faire rêver les gens, car c’est un très bel espace naturel et on veut aussi créer un effet déclencheur auprès des décideurs, des élus, etc. », explique ce dernier.
Le terrain de la Défense nationale est très grand et couvre 410 acres, soit environ 4,5 km2. Il est adjacent au parc du Mont Saint-Bruno sur son extrémité nord-est et, s’il était annexé à cet espace vert très fréquenté, il ferait grimper de près de 50 % sa superficie actuelle (8,9 km2), sans exproprier aucun résident.
Ces citoyens caressent même le projet qu’une piste cyclable de 4 km de long soit aménagée à cet endroit afin de relier les réseaux de vélo déjà existants de Sainte-Julie et Saint-Basile-le-Grand. Son tracé suivrait l’emprise entretenue de près de 20 mètres de largeur d’un pipeline souterrain qui traverse le terrain dans un secteur boisé.
Pétition et intérêt de Québec
Rappelons qu’en 2017, la Défense nationale a décidé de vendre cet ancien champ de tir, car les exercices militaires ont été déplacés au site de Farnham, en Estrie. Toutefois, depuis l’annonce de cette intention, le dossier traîne en longueur.
Le ministère de la Défense a depuis entrepris une consultation formelle avec tous les groupes intéressés et, selon la politique du Conseil du Trésor, le terrain devait d’abord être proposé aux groupes des Premières Nations, avant d’être offert, dans l’ordre, aux autres ministères fédéraux, aux ministères provinciaux, puis aux municipalités.
Il semblerait que le ministère québécois de la Forêt, de la Faune et des Parcs, responsable des aires protégées aurait confirmé avoir « manifesté son intérêt au ministère de la Défense nationale pour devenir propriétaire de [l’endroit] », selon un article du Journal de Montréal publié le 1er août dernier.
On précise dans le texte que la porte-parole de la Défense nationale, Jessica Lamirande, a mentionné que des discussions sont en cours avec plusieurs intervenants, mais sans donner plus de détails, en ajoutant par contre que la vente « à des fins d’utilisation commerciale ou d’aménagement immobilier » est exclue.
Le député de Montarville, Stéphane Bergeron, est l’un de ceux qui est particulièrement exaspéré que les choses bougent si lentement.
Le 20 octobre 2020, le représentant du Bloc québécois a déposé à la Chambre des communes une pétition signée par 1 745 citoyens qui demandent au ministre de la Défense d’agir rapidement pour que le site soit transféré à un organisme comme la Sépaq, relevant du Québec, ou encore un organisme régional ou municipal compétent, qu’il soit protégé du développement immobilier et que l’accès soit redonné aux citoyens pour une utilisation récréative dans le respect des espaces réservés pour la préservation des espèces protégées, dont la rainette faux-grillon de l’Ouest.
M. Bergeron avait notamment rappelé que le terrain n’est plus utilisé depuis un certain temps et qu’il est maintenant verrouillé et surveillé, condamnant ainsi toutes les activités récréatives qui s’y déroulaient auparavant. « Le site compte pourtant des sentiers de vélo de montagne, de ski de fond et de raquette aménagés et entretenus dans le passé par des bénévoles, et ce, dans le respect des secteurs protégés pour la préservation d’espèces rares et en danger, et qu’il compte aussi des terrains de soccer, lui conférant un énorme potentiel récréotouristique pour la région métropolitaine », a-t-il fait valoir, mais depuis, il n’y a rien de concret dans ce dossier qui est pourtant espéré par une bonne partie de la population.

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