La Julievilloise Catherine Boyer et la Longueuilloise Chloé Leclerc viennent de vivre l’aventure d’une vie. Elles font partie d’un groupe de jeunes femmes atteintes du cancer qui ont pris part à une expédition d’aventure thérapeutique organisée par la fondation Sur la pointe des pieds du 2 au 8 juillet derniers.
Pendant près d’une semaine, elles ont mis de côté leur confort quotidien pour se diriger vers l’arrière-pays de la Côte-Nord afin de prendre part à un séjour de pêche à la mouche…qui n’avait rien à voir avec une partie de pêche conventionnelle en villégiature! Les participantes, qui n’avaient aucune expérience en la matière, ont dormi sous tente en camping rustique dans l’arrière-pays et ont mangé en mode shore-lunch trois fois par jour. En plus des activités de pêche à la mouche, le programme d’intervention reposait également sur des séances de méditation pleine conscience, de Qi Jong et de bains forestiers, inspirés de la tradition japonaise du Shinrin Yoku.
De retour à la maison, elles commencent à peine à réaliser tout l’impact de cette intervention bien particulière. Chloé Leclerc : « J’ai vraiment profité au maximum de ce qui nous était offert et apprécié le fait de ne pas avoir de repère temporel puisque nos montres ou téléphones étaient interdits. Je souhaitais simplement m’amuser et décrocher. Ce fut au-delà de mes attentes. »
Catherine Boyer : « La nature m’a autant calmée qu’énergisée! Ça peut paraître contradictoire, mais ça ne l’est pas! J’ai su retrouver un point d’équilibre. Ça m’a permis de valider mes émotions, mes expériences, mon vécu. De relativiser aussi. De me comparer. De me dire que ça va mieux aller un moment donné. De me redonner un peu d’espoir. »
Précisons qu’en dépit du déconfinement en cours, un protocole sanitaire validé par un comité médical aviseur a été déployé en filigrane de l’expédition. Entre autres choses, les participants ont logé dans des tentes individuelles, la distanciation a été imposée lors des cercles de discussion et les activités de pêche se sont effectuées en sous-groupes fixes.
Un projet appuyé par la recherche…
Ce projet pilote de pêche à la mouche, qui à l’origine devait se dérouler à l’été 2020, a été imaginé et développé par Marie-Michelle Paradis, membre de l’équipe de la fondation sur la pointe des pieds. C’est dans le cadre de ses études de deuxième cycle en Intervention par la nature et l’aventure (INA) de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) qu’elle a mis ce projet de l’avant :
« Étant moi-même pêcheuse à la mouche, j’étais consciente des bienfaits associés à cette activité. Il m’est donc tout naturellement venu à l’idée d’y avoir recours pour développer un nouveau programme d’intervention durant mes études universitaires. Dans le cadre de mes recherches, j’ai été renversée de constater à quel point la science est unanime quant à l’impact hautement significatif que l’exposition à la nature et à la pêche peuvent avoir sur la santé mentale. Entre autres choses, des scientifiques ont suivi un groupe de vétérans de l’armée américaine prenant part à des programmes d’intervention par la pêche à la mouche. Ils ont clairement identifié que le niveau de concentration requis pour l’activité permet aux participants de se distancer des facteurs de stress de leur quotidien. De plus, expérimenter une nouvelle activité et des apprentissages techniques concrets augmentent la confiance en soi. Enfin, la connexion entre les participants au vécu similaire ouvre la porte à des échanges authentiques et sans jugement qui viennent normaliser leur situation. »
Il ne fait aucun doute dans l’esprit des participantes que ce séjour restera longtemps gravé dans leur mémoire et contribuera à les outiller dans leur combat contre le cancer.
À propos de la fondation Sur la pointe des pieds
Depuis vingt-cinq ans, la fondation Sur la pointe des pieds organise des expéditions d’aventure thérapeutique pour les jeunes atteints de cancer dans le but de les aider à réaliser leur plein potentiel. Ces jeunes reviennent changés, prêts pour un nouveau départ et forts d’une source de motivation qui les accompagnera tout au long de leur vie.
Une expérience bouleversante pour une Julievilloise et une Longueuilloise survivantes du cancer
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