Transport des matières dangereuses sur la voie ferrée : Boucherville veut être informée à l’avance

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Par Diane Lapointe
Transport des matières dangereuses sur la voie ferrée : Boucherville veut être informée à l’avance

Le comité ferroviaire de Boucherville réclame que la Ville soit informée à l’avance des matières qui circulent sur la voie ferrée du CN, surtout celles qui sont potentiellement dangereuses.
Selon la présidente du comité et conseillère municipale, Isabelle Bleau, il n’y a actuellement qu’une seule personne à la Ville, sous serment, qui a accès à cette information, et ce, seulement après le passage des marchandises. Même le maire n’est pas au courant, a-t-elle affirmé lorsqu’elle a comparu devant le Comité permanent des transports et des infrastructures à Ottawa dans le cadre d’une étude sur la sécurité ferroviaire les 15 et 17 juin derniers et sous l’invitation du député de Pierre-Boucher – Les Patriotes – Verchères, Xavier Barsalou-Duval.
« J’ai saisi l’occasion de mon apparition devant le comité pour dénoncer le manque d’information sur la nature des marchandises dangereuses qui traversent la municipalité. Je considère que ça compromet sérieusement notre capacité de réaction en cas d’accident », déplore la conseillère du district 1.
Elle a de plus précisé que « l’Ordre no 36 en vertu de la Loi fédérale de 1992 sur le transport des marchandises dangereuses exige aux compagnies de chemins de fer de fournir aux municipalités des données quant aux matières transportées dans les convois qui circulent sur leur territoire. Or, depuis la reprise significative des convois de transport de pétrole brut sur la voie ferrée Saint-Lambert-Sorel-Tracy, il a été très difficile, en pratique, pour les citoyens et pour notre comité d’obtenir les informations sur ces convois sous prétexte qu’il s’agit de données confidentielles par mesure de précautions antiterroristes.
Nous pensons que la démarche manque de transparence et que les citoyens des villes impactées par le transport de ce pétrole et des matières dangereuses devraient avoir accès à plus d’information de la part des autorités concernées et du CN. »
« L’enjeu de la sécurité du transport ferroviaire s’impose depuis plusieurs décennies dans les villes traversées par la voie ferrée du CN, notamment à Boucherville et à Varennes. Initialement centrées sur les nuisances que représentent les passages de convois ferroviaires en zone urbaine, les préoccupations des citoyens se sont étendues aux risques de déversements de matières dangereuses et leurs conséquences sur la sécurité et leurs impacts environnementaux », a exprimé Mme Bleau mentionnant également que le projet du terminal de conteneurs à Contrecœur augmentera considérablement la fréquence et la longueur des convois ferroviaires sur cette ligne. »
Mme Bleau a également indiqué que la Ville de Boucherville sollicite maintenant une contribution financière du gouvernement fédéral pour une étude de faisabilité qui serait d’une bien plus grande ampleur que l’étude de préfaisabilité du réaménagement de la voie ferrée du CN de Boucherville jusqu’à Sorel-Tracy réalisée par la Ville.
Les représentants du comité ferroviaire de Boucherville ont aussi déposé un mémoire afin d’étayer davantage leur vision. Les témoignages et les mémoires recueillis serviront à produire un rapport qui sera déposé à la Chambre des communes. Celui-ci comportera une série de recommandations pour le gouvernement fédéral. Toutefois, un déclenchement d’élections hâtives viendrait compromettre les chances que ce rapport se concrétise.
« Il va de soi que je fais miennes l’ensemble des recommandations du comité ferroviaire de Boucherville et que je compte m’en faire l’ambassadeur auprès de mes collègues à Ottawa. Les nombreuses revendications doivent être entendues et la collaboration du gouvernement fédéral ne devrait pas être l’exception, mais plutôt la norme », a conclu M. Barsalou-Duval.

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