Remplacement des médecins de famille: Un casse-tête pour le milieu de la santé

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Par Steve Martin, Initiative de journalisme local
Remplacement des médecins de famille: Un casse-tête pour le milieu de la santé
(Photo : Online Marketing Unsplash)

L’époque des bons médecins de famille qui se déplaçaient d’une maison à une autre, stéthoscope en poche, valise de cuir à la main, semble loin derrière nous. De nos jours, les étudiants en médecine semblent de loin privilégier les pratiques spécialisées, ce qui n’est pas sans causer certains problèmes dans notre région et ailleurs.

C’est en raison du manque de relève pour assurer la continuité des opérations que la direction du Centre médical de Varennes a pris la décision de fermer ses portes dernièrement. Le personnel toujours actif a depuis été relocalisé dans d’autres cliniques, soit le Groupe de médecine de famille (GMF) des Îles-Percées (Centre médical Boucherville) et la Clinique médicale de la Marine.

Difficile de dire à l’heure actuelle si les responsables d’autres établissements vont devoir en arriver à prendre une telle décision, mais il semble que, malgré les tentatives pour corriger la situation, ce n’est pas au cours des prochains mois que le problème va se régler.

Rappelons que sur 507 postes ouverts en médecine familiale au cours de la dernière année, 75 n’ont pas été pourvus. À l’inverse, un seul poste de spécialiste n’aurait pas trouvé preneur.

« Pour ce qui est des démarches pour tenter d’améliorer la situation des effectifs en Montérégie, le Département régional de médecine générale (DRMG), de concert avec les trois centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) de la région, a fait de nombreuses représentations au cours des dernières années, explique le docteur Michel Brodeur, chef du DRMG pour la Montérégie-Est. Celles-ci ont porté leurs fruits en nous permettant de recevoir, pour l’année 2021, 80 nouveaux médecins finissants alors que nous n’en recevions qu’une soixantaine auparavant. Par contre, cet ajout ne nous permet pas de combler à court terme l’écart avec les besoins non comblés et les retraites annuelles. »

Avis de conformité

Malgré les besoins pressants de certaines cliniques, il semble par ailleurs que les responsables du milieu de la santé ne peuvent, malgré les demandes pour de nouveaux médecins de famille, assurer que les postes seront pourvus une fois de nouveaux médecins autorisés à pratiquer sur le territoire de la Montérégie.

« Le nombre d’effectifs médicaux en médecine familiale disponible est déterminé annuellement par le ministère de la Santé et des Services sociaux pour chacune des régions administratives du Québec, précise le docteur Brodeur. Le DRMG a la possibilité de prioriser un nombre de ces effectifs sur des territoires précis, mais n’a pas la prérogative de faire une répartition pour une municipalité, donc encore moins pour une clinique médicale précise.  Ainsi, un nombre de candidats nouveaux et anciens facturants – des médecins qui pratiquent déjà – sont attribués annuellement pour le territoire de Pierre-Boucher. Mais une fois que le candidat reçoit son avis de conformité, son « permis de travailler sur ce territoire », il peut s’installer n’importe où, de Varennes à Longueuil en passant par Sainte-Julie. »

Au Québec, environ 600 000 personnes sont toujours en attente d’un médecin de famille.

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