Les mailles de l’entraide : des tricoteuses qui font du bien

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Par Diane Lapointe
Les mailles de l’entraide : des tricoteuses qui font du bien
Des poupées conçues sans bouche pour bien garder les secrets des enfants.

Elles enchainent les mailles une à une pour créer des pièces qui font du bien à la communauté. Elles tricotent comme un acte de solidarité, et avec leur cœur.
Une vingtaine de tricoteuses du Cercle de fermières de Boucherville confectionnent des bonnets, de petites pattes et des couvertures pour les nouveau-nés, des linceuls pour les bébés mort-nés, des bas faciles à enfiler pour les résidents du CHSLD Jean-Crevier, des manchons qui éveillent les sens pour ceux qui ont des pertes cognitives, des nichons pour les femmes qui ont eu une mastectomie, et des poupées thérapeutiques pour des enfants qui ont besoin de réconfort. Même en temps de pandémie, elles n’ont pas pris de pause. Elles tricotent pour différentes bonnes causes caritatives.
Des nichons
Pour l’organisme Com’Femme, les tricoteuses ont réalisé depuis trois ans au moins 150 nichons (Knitted Knockers). Il s’agit de prothèses pour les femmes qui ont eu une mastectomie partielle ou complète. « Plusieurs les préfèrent aux prothèses mammaires traditionnelles et très dispendieuses, puisqu’ils sont légers, moins chauds, plus doux et confortables », illustre la présidente du Cercle de fermières de Boucherville, Solange Chrétien. Ces nichons sont offerts gratuitement par Com’femme.
Chapeaux de chimio
Depuis une dizaine d’années, les tricoteuses bouchervilloises confectionnent également des bonnets pour les personnes qui ont perdu leurs cheveux à la suite de traitements de chimiothérapie. Durant le premier trimestre de 2021, elles en ont offert 141 à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. « Les bonnets de chimio et les nichons sont des articles très en demande », précise la présidente.
Des poupées sans bouche
Une tricoteuse du groupe a eu l’idée de produire des poupées sans bouche pour bien garder les secrets qui leur sont confiés. Originales, elles font le bonheur des enfants ayant un léger handicap ou vivant des difficultés. Elles les aident à mieux apprivoiser et gérer leurs émotions.
Depuis près de trois ans, les tricoteuses en ont offert plus d’une centaine à des élèves d’une école située dans un secteur défavorisé de Longueuil.
Des manchons thérapeutiques très originaux
Avec les restants de laine, les tricoteuses conçoivent des manchons thérapeutiques destinés aux résidents du CHSLD Jeanne-Crevier qui ont des déficiences cognitives. Fabriqués avec différentes textures de laine et en forme de cylindre, ils sont munis de petits objets, comme des boutons, des rubans, des billes de bois, des anneaux. Ils sont une source de stimulation visuelle, tactile et sensorielle, et permettent de garder les mains au chaud.
« Le fait de jouer avec les pièces calme les gens, surtout lorsqu’ils sont en crise. Ils sont très appréciés », commente Mme Chrétien.
Faire le bien fait du bien
Tricoter devient ainsi un passe-temps aussi bénéfique pour les tricoteuses que pour ceux et celles qui reçoivent les articles. « Elles se sentent utiles et elles en retirent une grande satisfaction.»
En temps normal, les tricoteuses peuvent se réunir pour échanger et pour tisser des liens d’amitié. Pour certaines, l’occasion est bonne pour briser l’isolement.
Les fermières de Boucherville ne font pas que du tricot. L’organisme s’est renouvelé et même rajeuni, et offre aux membres différentes activités, souligne Mme Chrétien.
Les personnes désireuses de se joindre à l’organisme ou qui souhaitent obtenir des informations peuvent communiquer avec la présidente Solange Chrétien au 450 655-6213, ou la responsable du recrutement, Lyne Gauthier au 450 857-0986.







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