La mairesse de Longueuil en lutte pour une « exemplarité en matière linguistique »

Photo de François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Par François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
La mairesse de Longueuil en lutte pour une « exemplarité en matière linguistique »
À la suite de l’adoption de la loi 96 par le gouvernement du Québec, jeudi dernier, le président de l’arrondissement de Greenfield Park, Robert Myles, pilotera une résolution pour que son arrondissement puisse conserver son statut bilingue malgré le déclin des anglophones qui ne sont plus qu’environ 25 % de la population.

Après la controverse sur le Bureau de la culture, après celle sur l’interdiction des feux de foyer extérieur, après l’interminable saga des chevreuils du parc Michel-Chartrand et après la crise de la mise sous tutelle de l’Office municipal d’habitation, voilà que se profile un autre dossier qui soulève la controverse à Longueuil : la prépondérance de la langue française dans les communications.
Les élus de Longueuil auront en effet à se prononcer cette semaine, soit lors de la séance publique du 18 mai, sur une motion déposée par la mairesse Sylvie Parent qui ferait de Longueuil une « ville exemplaire en matière linguistique ».
Cette démarche découle de quelques demandes déposées à la Ville, entre autres par des élus de Greenfield Park, pour que le site Internet de la Ville de Longueuil offre une version anglaise, du moins pour les points essentiels. Il faut également ajouter que le président de l’arrondissement, Robert Myles, prend soin, depuis plusieurs années, de poser des questions et d’intervenir au conseil en français, mais aussi en anglais, à chaque prise de parole. Et depuis son adhésion au parti Longueuil Citoyen, le parti diffuse ses communiqués de presse dans les deux langues.
La mairesse Parent a donc décidé d’en faire un nouveau cheval de bataille en répétant que la seule véritable langue commune de l’espace public à la ville de Longueuil devait être le français et qu’il fallait endiguer l’anglicisation en cours!
Réaction
En réaction à cette motion, les trois élus de Greenfield Park demandent que les dispositions linguistiques que confère le statut bilingue de l’arrondissement soient respectées par la Ville de Longueuil. Le 3 mai dernier, lors de la séance du conseil d’arrondissement, les trois élus ont adopté une autre résolution afin que les lois et règlements touchant les dispositions linguistiques soient appliquées « avec discernement, à la Ville de Longueuil afin de s’assurer que l’ensemble des citoyens de l’arrondissement, donc la minorité historique de langue anglaise, soit toujours en mesure d’accéder aux services de proximité et d’information ».
Il faut préciser ici que Greenfield Park a obtenu un statut d’arrondissement bilingue lors des fusions forcées de 2002, mais depuis 20 ans, la proportion d’anglophones est d’environ 25 % seulement. Son statut confère à Greenfield Park, dans ses communications d’arrondissement, la possibilité d’offrir le français et l’anglais.
La Ville de Longueuil a, quant à elle, un statut, selon sa charte, de ville francophone et n’a aucune obligation légale de communiquer dans les deux langues. Elle peut cependant le faire, si elle le désire. Suite, donc, le 18 mai pour cette nouvelle lutte interne à Longueuil.





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