Le bas niveau du fleuve flirte avec les records historiques :des impacts pour les plaisanciers

Photo de François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Par François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Le bas niveau du fleuve flirte avec les records historiques :des impacts pour les plaisanciers
Plusieurs riverains se retrouvent avec des quais complètement à sec en raison du bas niveau des eaux du fleuve à Boucherville. (Photo : François Laramée)

Le fleuve Saint-Laurent a flirté avec des records de bas niveau au mois d’avril alors qu’il est descendu à 5,9 mètres seulement, ce qui est exceptionnel pour cette période de l’année.
Le record absolu a été observé en septembre 2012, à 5,13 mètres. En 2020, c’est une diminution de 1,9 mètre du niveau d’eau enregistré à la même date. Mais si on recule d’une autre année, soit en 2019, la région avait été au cœur de nombreuses inondations avec des niveau du fleuve presque record aussi, mais à l’inverse. Les années se suivent et ne se ressemblent définitivement pas!

Le bas niveau du fleuve en 2021 a évidemment des répercussions, que ce soit à Boucherville ou ailleurs dans la région, mais il s’explique par plusieurs facteurs.
Premièrement, le niveau d’eau du lac Ontario a toujours un impact sur celui du fleuve Saint-Laurent. Le barrage Moses-Saunders, dans lequel se déverse l’eau sortant du lac Ontario, régularise le débit de l’eau qui entre dans le fleuve Saint-Laurent. Le niveau du Lac Ontario étant bas, le barrage n’est ouvert que partiellement ce qui contribue à un bas niveau d’eau dans le fleuve.

Deuxièmement, l’hiver, dans son ensemble, a été doux, mais sans gel ni dégel, sans pluie non plus et sans de grandes quantités de neige, alors il n’y a pas eu de formation de couche de glace qui a retardé la fonte.
Troisièmement, les faibles précipitations du mois de mars et même du mois d’avril y sont pour beaucoup. Pas de grosses tempêtes de neige, ni en mars ni en avril, pas de pluie non plus, alors la fonte des neiges s’est faite rapidement sans gonfler les cours d’eau de telle sorte qu’au début mai, on se retrouve à des niveaux d’eau qui ressemblent plus au mois de juillet.

Le bas niveau du fleuve a également un impact sur la navigation de plaisance car les hauts fonds habituellement submergés de plusieurs pieds d’eau, à ce temps-ci de l’année, sont à fleur d’eau ou presque. En revanche, les bateaux peuvent déjà pénétrer dans les chenaux et canaux des îles de Boucherville malgré l’aménagement des nouveaux ponts. La prudence est cependant de mise en raison des fameux hauts fonds.
Autre effet, ceux qui ont décidé d’installer leur quai au début du printemps se retrouvent avec des installations qui reposent maintenant sur…les berges !

Selon la plupart des scénarios des bureaux météorologiques et hydrologiques, il faut s’attendre à des conditions de faible hydraulicité qui entraîneront probablement un niveau d’eau fleuve Saint-Laurent considérablement inférieur à la moyenne, ce printemps et cet été.


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