Le Port de Montréal a pour objectif de doubler la superficie d’herbiers perdue

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Par Daniel Bastin
Le Port de Montréal a pour objectif de doubler la superficie d’herbiers perdue
L’Administration portuaire de Montréal prévoit la création d’au moins 2 hectares d’herbier, c'est-à-dire plus du double de la portion d’habitat du chevalier cuivré qui sera détruite à Contrecœur.

L’administration portuaire de Montréal (APM) a fait savoir au journal La Relève qu’un plan de compensation pour la perte d’habitats est en cours de préparation et le choix du ou des sites pour la création d’herbiers pour la préservation notamment du chevalier cuivré n’est pas encore finalisée. L’APM vise à doubler la superficie perdue par le dragage où sera situé son projet de port à conteneurs avoisinant un milliard de dollars et la priorité sera donnée au secteur de Contrecœur.
« L’expansion du Port de Montréal à Contrecœur fait l’objet d’une planification minutieuse et le processus d’évaluation environnemental a demandé plus de cinq ans de travail, avec des centaines d’experts et une large consultation », a rappelé par courriel la directrice des communications, Mélanie Nadeau. « La déclaration de décision du ministre comprend plus de 355 conditions que nous allons respecter. À la lumière de ces conditions, l’ingénierie a beaucoup progressé et cela nous amène à modifier l’échéancier du projet. Le terminal n’ouvrira pas avant la fin 2025. »
« Nous avons toujours eu comme priorité de bien faire les choses, et nous avons le temps de le faire. Par le fait même, le début des travaux est décalé de quelques mois et, selon l’actuelle planification, il n’y pas d’intervention dans l’eau avant 2023. »
Afin de compenser la surface impactée, c’est-à-dire 0.9 hectare de l’aire d’alimentation du chevalier cuivré sur les 30 000 hectares d’herbiers composant son habitat, la directrice a également indiqué quelles sont les principales mesures prévues par l’APM, soit : la création d’au moins 2 hectares d’herbier, c’est-à-dire plus du double de la portion d’habitat qui sera détruite; une étude sur la restauration des berges le long de la section est de l’île Bouchard, en face de Contrecœur; et l’amélioration de la qualité de l’eau dans le bassin versant du Richelieu, qui est le lieu de fraie du chevalier cuivré.
Objectif : 4 000 poissons matures
Le plan de compensation de l’APM se trouve sur le registre de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada dans le document Étude d’impact environnemental (https://aeic-iaac.gc.ca/050/documents/p80116/136084F.pdf). On peut notamment consulter le Plan de compensation de l’habitat du poisson (p. 97 à 100) ainsi que le Plan de compensation préliminaire pour le chevalier cuivré (p. 101 à 110).
On indique dans le document de 817 pages que le Plan de compensation pour le chevalier cuivré est composé pour sa part d’une série d’actions visant à contribuer au rétablissement de cette population dans le fleuve Saint-Laurent. « Il s’inspire des objectifs et des mesures présentés dans le programme de rétablissement du chevalier cuivré au Canada élaboré par le ministère Pêches et Océans avec la collaboration de l’équipe de rétablissement du chevalier cuivré du Québec (MPO, 2012; ERCCQ, 2012). »
« Afin d’atteindre les cibles en matière de population et de répartition, dont celle d’atteindre 4 000 individus matures, cinq objectifs de rétablissement ont été définis : 1. Améliorer les conditions d’habitat requises pour la réalisation de l’ensemble des étapes du cycle vital du chevalier cuivré afin d’assurer sa survie et son rétablissement; 2. Soutenir la population de chevaliers cuivrés, grâce à l’ensemencement, jusqu’à ce que la reproduction naturelle permette le maintien de la population à long terme; 3. Encourager les efforts de recherche sur la composante subadulte (100–500 mm) de la population afin de combler le manque de connaissance de cette étape du cycle vital du chevalier cuivré; 4. Réduire les effets des pressions anthropiques engendrées par les riverains et les usagers du territoire sur le chevalier cuivré et son habitat; 5. Réaliser un suivi régulier de l’état de la population. »

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