Près du quart des Montérégiens présenteraient des symptômes anxio-dépressifs

Photo de Daniel Bastin
Par Daniel Bastin
Près du quart des Montérégiens présenteraient des symptômes anxio-dépressifs
Ceux qui sont particulièrement affectés par la pandémie sont les jeunes adultes de 18 à 24 ans, car près de la moitié de ce groupe (46 %) est aux prises avec de l’anxiété ou « une dépression probable ». (Photo : Shutterstock)

Les récents allègements décrétés par le premier ministre du Québec le 16 mars dernier pourraient avoir une incidence positive sur la santé mentale de la population de la région qui présente des signes pour le moins inquiétants. Selon une étude de l’Institut national de santé public du Québec (INSPQ), on constate une nette détérioration de l’état psychologique des Montérégiens depuis la pandémie.
Selon les données de cette vaste enquête menée de septembre à novembre dernier, la COVID-19 et ses conséquences pèsent lourd sur le moral des troupes. Ainsi, entre 2017 et 2018, seulement 7 % de la population de la Montérégie présentait un trouble anxio-dépressif et cette portion a plus que triplé avec la pandémie, bondissant à 23 % en novembre 2020…
Ceux qui sont particulièrement affectés sont les jeunes adultes de 18 à 24 ans, car près de la moitié de ce groupe (46 %) est aux prises avec de l’anxiété ou « une dépression probable », alors que cette portion s’établit à seulement 10 % chez les personnes de 65 ans et plus.
On remarque aussi que ce sont les travailleurs de la santé qui sont particulièrement touchés par l’anxiété causée fort probablement par cette épidémie et ses effets avec 31 %, suivi de près par les travailleurs essentiels, 28 %, et les télétravailleurs avec 27 %.
Fait préoccupant, l’enquête souligne également que la fréquence des idées suicidaires sérieuses a plus que doublé durant la période étudiée, alors que la consommation excessive d’alcool touche maintenant près de trois adultes sur dix de la région. On constate de plus que la méfiance et les croyances erronées par rapport à la COVID-19 affectent de façon significative la santé psychologique de l’individu.
Des chiffres encourageants
Heureusement, il y a de la lumière au bout du tunnel pour l’ensemble de la population du Québec et ceux qui sont encore en zone rouge, c’est-à-dire la Montérégie, entre autres. Ainsi donc, le fait que les journées rallongent rappellent que le printemps est à nos portes, ce qui a toujours un effet sur le moral des gens en général.
De plus, les chiffres de la Direction de la santé publique de la Montérégie (DSPM) continuent d’être encourageants car, en date du 14 mars dernier, le nombre de cas est à la baisse depuis environ neuf semaines. Il a diminué dans tous les groupes d’âge, mais est légèrement à la hausse depuis une semaine chez les 0-9 ans et 10-19 ans. Il a aussi diminué dans presque toutes les MRC.
En ce qui concerne le nombre d’hospitalisations, après une baisse depuis six semaines, il est relativement stable depuis trois semaines. Quand au nombre de décès, il a connu une baisse pendant huit semaines avec des fluctuations aléatoires. À ce jour, on déplore que 3,5 % des Montérégiens qui ont eu le coronavirus en sont morts et leur moyenne d’âge est de 84 ans. La DSPM précise qu’il y avait 71 éclosions actives en date du 14 mars en Montérégie et que ce nombre est à la baisse, soit 8 en milieu de vie fermé ou de soins, 28 en milieu scolaire, 5 en milieu de garde et 30 en milieu de travail.
En terminant, les responsables de l’étude de l’INSPQ suggèrent, pour améliorer le moral de la population en général, de maintenir ou de favoriser une saine alimentation, de faire de l’activité physique régulièrement, de s’assurer d’une durée de sommeil adéquate, de réduire le temps passé devant l’écran et de limiter la consommation d’alcool.

Partager cet article