La tête à Verchères, le cœur au Guatemala

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Par Steve Martin, Initiative de journalisme local
La tête à Verchères, le cœur au Guatemala
(Photo : Marien Landry / projet Guatemala)

Au moment de prendre sa retraite en 2008, Marien Landry, qui travaillait dans le domaine de la métallurgie, songeait à faire du bénévolat dans un pays en voie de développement. Jamais ce Verchèrois n’aurait pu imaginer à quel point son projet allait prendre une telle importance dans sa vie.

« J’avais toujours pensé que l’aide humanitaire, c’était pour les docteurs, les infirmières, admet le fondateur de Projet Guatemala qui a gardé, de sa jeunesse, le chaleureux accent des Îles de la Madeleine. J’ai commencé par travailler sur une école au Guatemala. Je croyais qu’une fois construite, ce serait terminé. Finalement, ç’a continué et, à ce jour, nous en avons construit vingt! »

Loin de vouloir mettre un frein à ses activités qui le retiennent d’ordinaire en Amérique centrale durant la moitié de l’année, Marien s’est attaqué à d’autres projets humanitaires lors de ses derniers voyages, incluant la construction d’une clinique médicale.

« Je pense que j’ai trop de projets pour mon âge, s’amuse le retraité. Je suis vraiment tombé en amour avec les gens du Guatemala, avec les enfants. Plusieurs d’entre eux ont la trisomie 21. Je me suis attaché à eux, et eux se sont attachés à moi. C’est comme ma seconde famille. »

Mission : financement

S’il croyait retourner au Guatemala en janvier, la pandémie a, comme on peut s’y attendre, mis du sable dans l’engrenage. Si bien qu’il doit aujourd’hui suivre les travaux à distance et amasser des fonds pour financer le projet, sans savoir à quel moment il pourra y remettre les pieds.

« Je suis fébrile d’y retourner, avoue Marien Landry. Avant de quitter en mars, j’ai estimé qu’il fallait 9 000 $ pour terminer les travaux. Et puis, je suis aussi parrain là-bas d’une association qui aide les enfants handicapés. C’est quelque chose qui me tient à cœur. On a depuis quelques années des médecins qui viennent gratuitement pour les soigner, redresser leurs pieds. Un physiothérapeute aussi. »

C’est d’ailleurs afin de permettre à d’autres médecins de venir s’occuper des enfants que fut mis en branle le projet de clinique qui occupe actuellement les pensées du Montérégien.

L’espoir d’une vie meilleure

En attendant son retour dans son pays d’adoption, Marien continue d’amasser des biens qu’il peut envoyer par conteneur en Amérique latine. Une première cargaison a pris la route au cours des dernières semaines et une seconde pourrait bientôt suivre. Mais au-delà des marchandises, sa plus importante quête demeure la collecte de fonds qui pourrait lui permettre de terminer l’important projet qu’il a entrepris.

« C’est la raison pour laquelle je travaille ici, sans salaire. J’amasse des heures et, plutôt que de me payer, ceux qui m’emploient remettent de l’argent à l’organisme. »

Si M. Landry admet qu’il est difficile de laisser ses parents, toujours vivants, derrière lui quand il part pour de longs séjours, le sentiment de venir en aide à ces enfants lui rappelle pourquoi il s’est engagé.

« Quand je quitte le Guatemala, j’ai les larmes aux yeux, admet-il. Ma philosophie, c’est que l’éducation est la base de tout. Ce qui est triste au Guatemala, c’est qu’il n’y a pas d’ouvrage et ceux qui travaillent ont des salaires de crève-faim. Si tu ne veux pas travailler pour 10 $ par jour, il y a une file de personnes qui attendent pour te remplacer. Ils se font exploiter. S’ils ont une instruction, peut-être qu’ils vont décider un jour de faire rentrer un syndicat. J’ai espoir qu’ils s’en sortent, mais ça n’est pas évident. »

Pour obtenir plus d’information ou faire un don, visite le site marienlandry.com

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