La violence à l’égard des femmes a été particulièrement au cœur de l’année 2020 avec une vague de dénonciations qui s’est abattue cet été sur les réseaux sociaux du Québec. Cette onde de choc, rappelons-le, avait été précédée par le mouvement #MoiAussi qui avait également déferlé sur la province en 2017. Ces messages forts sont venus notamment rappeler que, avant toute relation à consonance sexuelle, il est impératif d’obtenir un consentement explicite, libre et éclairé.
Cette année, les douze jours de sensibilisation aux violences faites aux femmes se dérouleront sous le thème « Les violences – les nommer, les comprendre, les prévenir ». Cette campagne bien spéciale a débuté le 25 novembre dernier par la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, qui a été proclamée il y a plus de 20 ans par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Cette date commémore les décès, en 1960, des sœurs Mirabal, trois militantes dominicaines brutalement assassinées sur les ordres du chef de l’État, Rafael Trujillo. Depuis, les organisations internationales, la société civile et les gouvernements du monde entier sont invités à souligner cette journée par diverses activités.
Ce grand mouvement de sensibilisation se conclura 6 décembre par la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, qui a été soulignée officiellement pour la première fois en 1991 par le Parlement du Canada.
Cette journée commémore le meurtre de quatorze jeunes femmes assassinées à l’école polytechnique de Montréal, le 6 décembre 1989, parce qu’elles étaient des femmes. La commémoration de ce drame, dans la foulée des douze jours d’action, rappelle l’importance de s’engager pour l’égalité et l’équité entre les femmes et les hommes.
La pandémie fantôme
Mais il ne faut pas oublier le contexte particulier de cette année, car depuis l’apparition de la Covid-19, les données et les rapports provenant des personnes évoluant en première ligne démontrent que tous les types de violence contre les femmes et les filles, et surtout la violence domestique, se sont accrus.
C’est ce qu’on pourrait appeler la pandémie parallèle ou fantôme qui s’est développée durant cette crise qui n’est toujours pas terminée. Ces douze journées d’action et de sensibilisation sont donc encore plus importantes cette année, car à mesure que la Covid-19 continue de mettre les soins de santé à rude épreuve, les services essentiels tels que les abris contre la violence domestique et l’assistance téléphonique ont atteint leur capacité maximale.
C’est là un des messages également des organisatrices, c’est-à-dire que davantage de gestes doivent être posés afin de lutter contre la violence perpétrée à l’encontre des femmes, dans la foulée de cette bataille contre le coronavirus.
Parce que cette violence aussi est invisible et elle provoque bien des ravages…