Malgré les pétitions, menaces de mort et manifestation, Longueuil garde le cap et abattra près de 50 % des chevreuils du parc Michel Chartrand!

Photo de François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Par François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Malgré les pétitions, menaces de mort et manifestation, Longueuil garde le cap et abattra près de 50 % des chevreuils du parc Michel Chartrand!

Ni les pétitions ni la manifestation de samedi pas plus que les menaces de mort envers la mairesse Parent n’auront réussi à infléchir la décision de Longueuil.
La Ville, en collaboration avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec, s’apprête à capturer dans des cages puis à abattre près de la moitié des quelque 32 chevreuils qui vivent actuellement dans le parc Michel-Chartrand.
L’abattage prévu au cours des prochaines semaines a d’abord fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux.
Jeudi dernier, la police de l’agglomération a institué une enquête, car la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent, aurait été ciblée par des menaces de mort pour avoir autorisé l’abattage.
Également, deux citoyennes ont lancé, au lendemain de l’annonce, des pétitions en ligne pour s’opposer à l’euthanasie des cerfs de Virginie au parc Michel-Chartrand, à Longueuil.
En moins de vingt-quatre heures quelques jours, les pétitions hébergées sur le site Internet Change.org auraient recueilli plus de 48 000 signatures.
Les instigatrices Geneviève Soza-Florant et Magalie Bergeron veulent défendre le droit à la vie de ces animaux. Elles proposent entre autres de relocaliser les bêtes, une solution qui a été étudiée, mais non retenue.
Samedi dernier, une manifestation était prévue au parc Michel-Chartrand, pour dénoncer l’abattage des cerfs, d’autant plus que la Ville aurait en quelque sorte contribué au problème en nourrissant les cerfs en hiver dans le parc, durant plus de 15 ans. Près de 500 personnes devaient participer à l’événement.
Le dernier recensement réalisé en 2017 indique que 32 cerfs vivent dans le parc comparativement à 43 en 2012. Il y a donc eu une baisse naturelle de 25 %.
Selon la Ville, la densité de cerfs demeure plus de deux fois trop élevée pour la capacité du parc, c’est pourquoi la Ville a décidé d’éliminer près de la moitié du cheptel.
Dans le document justifiant l’élimination des 15 cerfs, on indique que la surpopulation de cerfs menace la survie du parc Michel-Chartrand, rien de moins.
D’autres solutions ont été envisagées pour abaisser le cheptel, toutefois selon les spécialistes, la capture et l’euthanasie, dans ce cas, était une solution exceptionnelle, mais rationnelle.
La surpopulation de cerfs, mentionne la Ville, apporte des enjeux de protection du territoire et de cohabitation harmonieuse, en plus de mettre à risque l’espèce. La densité actuelle a des impacts majeurs :
– très faible régénérescence de la forêt;
– compromet les plantations à venir pour contrer l’agrile du frêne;
– met en péril la biodiversité animale et végétale;
– engendre des coûts considérables aux propriétés riveraines;
– augmente le risque d’accidents routiers (38 en 2019) et de transmission de la maladie de Lyme.
À la suite de la capture, et de la mise à mort des chevreuils, un volet social de l’opération est prévu par des dons à Moisson Rive-Sud qui redistribuera la viande de chevreuil à des banques alimentaires et organismes locaux.
Par ailleurs, la Ville continue d’encourager la pratique de la chasse dans le boisé Du Tremblay où, selon le même recensement, on y dénombrait 73 chevreuils alors que dans le boisé Pratt & Whitney, il ne resterait que deux bêtes, selon le même recensement.
Ajoutons que deux organismes, soit le Miller Zoo et la Ferme 5 Étoiles, ont offert à la Ville d’accueillir les bêtes au lieu de les tuer. Ces offres ont été refusées au même titre que la suggestion de la députée indépendante de Marie-Victorin, Catherine Fournier, qui propose d’introduire des prédateurs, des coyotes, pour éliminer naturellement des chevreuils.


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