La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) est en négociation de sa convention collective avec le gouvernement depuis un an et le syndicat a dévoilé le 21 octobre dernier son palmarès des pires ratios entre les patients et les infirmières en centres d’hébergements. Deux établissements de la région apparaissent dans la zone jugée « très dangereuse » par la FIQ, soit le Centre d’hébergement de Lajemmerais à Varennes et celui de Contrecœur.
Le Centre d’hébergement de Lajemmerais se trouve dans la zone rouge foncée du palmarès en raison de ses rations. Durant un quart de travail de nuit, 124 patients se sont déjà retrouvés avec seulement deux infirmières auxiliaires en soins directs et une infirmière sur place, alors qu’une assistante-infirmière-chef était présente dans l’établissement.
En ce qui concerne le CLSC et centre d’hébergement de Contrecœur, son ratio est également considéré comme « très dangereux » par la FIQ, Dans un quart de jour/soir, il y aurait déjà eu une seule infirmière auxiliaire en soins directs et la présence d’une assistante-infirmière-chef pour s’occuper des 38 patients de l’établissement.
La FIQ a établi un palmarès afin de faire la démonstration que le gouvernement doit absolument mettre ne place cette solution qui, selon le syndicat, améliore la qualité et la sécurité des soins aux patients; réduit la charge de travail des professionnelles en soins; stabilise les équipes de travail; aura des effets positifs sur l’attraction et la rétention du personnel.
Pressions bénéfiques
La Fédération déplore qu’un an après le début de la négociation nationale, « le gouvernement refuse toujours de reconnaître l’urgence de déployer des ratios sécuritaires professionnelles en soins/patients dans les CHSLD du Québec, malgré les nombreux arguments qui plaident en faveur de leur déploiement dans les établissements de santé et de service sociaux. »
Le syndicat précise qu’un ratio sécuritaire professionnels en soins/patients comprend la présence d’une équipe minimale de professionnels en soins pour un groupe de patients ayant des problèmes de santé similaires. Pour les CHLSD, la FIQ suggère un travail en dyade, formée d’une infirmière auxiliaire et d’une infirmière, qui assurerait les soins pour un nombre de patients déterminé en fonction du quart de travail (jour, soir ou nuit). Ce ratio est ensuite ajustable à la hausse selon les besoins des patients.
Récemment, la FIQ s’est toutefois réjouie par voie de communiqué en précisant que « le gouvernement fait des concessions importantes sur les demandes syndicales. La pression exercée par la mobilisation des membres de la FIQ a forcé le gouvernement à se commettre. Depuis 10 jours, le comité de négociation de la FIQ a réalisé des avancées majeures sur deux axes essentiels du projet de négociation : implanter des ratios professionnels en soins/patients en CHSLD et offrir massivement des postes à temps complet stables et intéressants.
Le syndicat ajoute que ces avancées permettront de diminuer significativement la surcharge de travail en stabilisant les équipes en poste à temps complet sur un quart et un centre d’activité; en diminuant le temps supplémentaire et en éliminant le temps supplémentaire obligatoire comme outil de gestion; et en implantant des ratios sécuritaires professionnels en soins/patients.