Parents et amis sont venus l’encourager dans le dernier droit de l’épreuve. « C’était vraiment fantastique! », d’avouer le Julievillois.
Que quelqu’un décide de se mettre à courir pour améliorer sa santé est toujours une bonne nouvelle en soi. Qu’il le fasse alors qu’il s’approche du cap de la cinquantaine, c’est encore plus impressionnant. Mais quand cette personne décide quelques années plus tard de prendre part à l’Ultra-Trail du Mont Fuji au Japon en franchissant 165 kilomètres sur un dénivelé de 3 330 mètres en seulement 36 heures sur « un coup de tête », alors là, on lève son chapeau avec admiration!
Chez les van Melle, le sport est un mode de vie et, à 46 ans, Guy a décidé de recommencer à courir pour le plaisir et ce plaisir est allé en grandissant, si bien qu’un an plus tard, il a complété à son premier marathon. Au fil des ans, il a participé à une demi-douzaine d’événements d’endurance, allant du marathon que l’on court sur le plat, à des épreuves d’Ultra-Trail où le participant est appelé à traverser des sentiers qui peuvent parfois être très escarpés.
C’est ainsi que le Julievillois a pris part à des Ultra-Trail de 60 kilomètres, de 80 kilomètres et, l’an dernier, il s’est rendu en Louisiane, aux États-Unis, pour courir à travers les bayous, en décrochant au passage la troisième place!
Récemment, il a vu que le Ultra-Trail du Mont Fuji au Japon se déroulait dans une semaine et, sur un « coup de tête », Guy van Melle a décidé de s’inscrire! Il s’agit d’un solide « coup de tête » pourrait-on ajouter, car on parle ici de courir l’équivalent de près de quatre marathons (165 kilomètres plus précisément) sur un dénivelé de plus de 3 000 mètres, soit une distance qu’il n’avait jamais franchie auparavant!
Bien sûr, en raison de la Covid-19, les participants ne pouvaient se rendre au Japon et Guy a donc décidé de faire le tour du mont Saint-Bruno à six reprises en passant par l’antenne au sommet, ce qui représente un dénivelé total de 3 330 mètres, du vendredi 23 octobre à 9 h le matin jusqu’au samedi 24 à 21 h.
Seul…et pas seul!
« Je dirais que j’ai parcouru la distance avec sérénité, confie l’homme de 53 ans. Je ne me suis mis aucune pression de finir l’épreuve, je n’avais pas d’objectif en tête et, en fait, je n’espérais même pas finir! »
« Je suis parti très lentement, pour garder un bon rythme et ne pas trop dépenser d’énergie. Je savais qu’aux alentours de 75 % de la distance, on risquait de frapper un mur, comme dans les marathons, mais j’ai réussi à ne pas avoir de » down » en courant très régulièrement ou en marchant un peu pour récupérer. »
« Je me suis accordé trois heures pour dormir, sans compter des petites » Power Nap » d’une quinzaine de minutes (NDLR : des petites siestes qui permettent de récupérer rapidement) au cours des 36 heures. On nous donnait un délai maximum de 46 heures pour franchir la distance et moi j’espérais le faire en 40 heures, car le rythme était bon. »
« Ce qui est l’fun, c’est que le dernier tiers de l’épreuve, je ne l’ai pas fait seul, car ma femme et mes quatre enfants (NDLR : âgés de 16 à 22 ans) sont venus courir et marcher avec moi durant cette portion, tout comme mes parents et la belle-famille ainsi que des amis! C’était vraiment fantastique! »
Puis il prend une pause. « J’ai un objectif caché, avoue-t-il. C’est de prendre part à l’Ultra-Trail mythique de l’île de La Réunion, où l’on parcourt 165 kilomètres, mais sur des dénivelés de près de 10 000 mètres, à des températures qui oscillent entre 0 degré Celcius et 35 degrés! Quand j’ai décidé de faire cette épreuve au mont Saint-Bruno, je me suis dit que j’allais voir où j’en suis… et là je me dis que ça va être correct! », lance-t-il en riant.
« Mais au-delà de ce que j’ai fait, je veux inspirer les gens, ajoute-t-il. Le plus bel exploit, c’est que les gens décident de se remettent en santé, pas nécessairement qu’ils se mettent en forme pour faire un marathon, non, juste faire un 30 minutes d’exercice régulièrement pour créer une société plus saine, ce serait déjà formidable! »
« À mon travail, à Boucherville, j’ai convaincu une dizaine d’employés à venir en vélo plutôt qu’en voiture! Il y en a même un qui part de Montréal en métro et il court ensuite 10 kilomètres », de conclure Guy van Melle pour qui le décompte à destination de l’île de La Réunion est déjà enclenché!