Des hommes d’exception se succèdent au Service sécurité incendie de Verchères

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Par Steve Martin, Initiative de journalisme local
Des hommes d’exception se succèdent au Service sécurité incendie de Verchères
André Larouche et Jean-Sébastien Martel (Photo : Ville de Verchères)

Après 42 années de services comme pompier, dont 24 comme directeur, André Larouche prendra sa retraite à la fin de l’année. Pour le remplacer, Jean-Sébastien Martel, un homme qui a prouvé qu’il n’avait pas froid aux yeux et certainement pas peur des défis.

La Ville de Verchères a tenu à souligner le départ de celui qui a été reconnu au sein de sa communauté comme un homme généreux, brave et volontaire. Des qualités qui semblent essentielles pour occuper un poste aussi important dans une municipalité.

On se souviendra que M. Larouche a reçu il y a quelques années la mention d’honneur du civisme au salon rouge de l’Assemblée nationale. Une distinction accordée à des citoyens pour des actes d’héroïsme comportant un élément de danger. En janvier 2012, ce dernier était en effet intervenu lors d’une agression à l’arme blanche afin de protéger le directeur général de la municipalité et son adjoint à la mairie.

Celui qui va remplacer André Larouche le 1er janvier prochain a assurément fait ses classes. Et l’on peut d’ores et déjà dire de Jean-Sébastien Martel qu’il ne manque ni de vaillance, ni de courage et surtout pas d’esprit d’équipe.

« En fait, j’aspirais à une carrière professionnelle au football, nous raconte l’ancien ailier défensif des Carabins de l’Université de Montréal, mais les blessures ont fait en sorte que ça s’est déroulé autrement. Par contre, chez les pompiers, il y a un peu cet esprit de vestiaire qu’on retrouve dans les sports. C’est venu un peu combler le vide après la fin de ma carrière. Et aujourd’hui, j’ai le meilleur des deux mondes. »

James et le Projet Jamelio

Si son nom vous est familier, sans doute que vous vous souvenez de ce pompier qui a participé il n’y a pas si longtemps à son premier Ironman 70.3 à Mont-Tremblant vêtu de son uniforme. Le costaud gaillard avait en effet relevé le défi afin d’amasser des sous qui lui permettraient d’offrir une chambre hyperbare à son fils James qui a reçu en 2017, alors qu’il n’avait qu’un an, un diagnostic d’hémiparésie, une forme de paralysie cérébrale.

Avant de se lancer, notre homme n’avait jamais tenté une telle épreuve et ses capacités en natation étaient plutôt limitées. « Ç’a été comme une thérapie après le diagnostic, admet Jean-Sébastien Martel. Pas que je m’apitoyais sur mon sort, mais ça m’a donné l’impression que je pouvais faire quelque chose pour lui. »

Après avoir relevé son défi, notre pompier a pu mettre la coûteuse installation au service de son fils qui a depuis beaucoup progressé.

« Quand on a reçu le diagnostic, James ne s’assoyait pas encore. Il ne rampait pas, ne marchait pas, ne parlait pas. Je me demandais si nous allions devoir nous procurer un minivan, un fauteuil roulant, mais pas du tout. Son atteinte n’est que motrice, donc son côté droit, sa main, sa jambe, ses abdominaux… Mais d’un point de vue social, cognitif, perception visuelle, logique, James est entièrement là. Il dort normalement dans le lit. On est vraiment choyés qu’il soit aussi autonome malgré la maladie. »

Même si James est sur la bonne voie, le futur directeur du Service sécurité incendie de Verchères a décidé, via le Projet Jamelio, de poursuivre son implication auprès du CHU Sainte-Justine et d’amasser des fonds pour cette institution pour laquelle il a visiblement gardé une profonde reconnaissance.

Un rapport différent

Quant à la nature de son travail, Jean-Sébastien avoue que la pandémie a changé la donne.

« Les pompiers, nous avons la chance de faire partie de ceux qui n’ont pas eu de gros changements au niveau de notre travail, nous explique celui qui est également papa d’une fillette qu’il évoque avec autant d’affection que son fils. Ce que je veux dire par là, c’est qu’on continue de faire nos heures, d’être présents à la caserne et de mener nos interventions. Ce qui a changé, c’est que, comme les gens sont plus souvent à la maison, il y a peut-être moins d’alarmes, d’appels plus anodins. Mais c’est surtout le rapport que nous avons avec les gens quand on débarque chez les citoyens. Un sourire, une poignée de main, un signe de rapprochement… Ce que je trouve le plus difficile présentement, c’est ça. Avec les masques, on a moins accès au non verbal. C’est ce que nous avons perdu avec la pandémie. »

Pour faire un don ou vous informer sur le Projet Jamelio que mène Jean-Sébastien Martel au profit du CHU Sainte-Justine et de la Fondation Mélio du Centre de réadaptation Marie Enfant, visitez le site : www.projetjamelio.com

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