Il est entré en fonction le 7 septembre dernier. Fraîchement débarqué de la Côte-Nord où il occupait un poste similaire, Mario Leblanc, le nouveau directeur de Tourisme Montérégie a déjà de grands défis devant lui.
M. Leblanc, vous arrivez en poste durant une période particulière. Comment entrevoyez-vous le défi qui vous attend?
C’est un défi majeur, mais que nous affrontons en groupe. C’est une situation qui est mondiale. Et dans notre province, il y a une grande solidarité entre les associations touristiques. Nous ne sommes pas isolés dans notre coin à essayer de développer des stratégies et préparer la suite des choses. Cela étant dit, je compatis avec les entreprises sur notre territoire. Ça n’est pas une situation facile.
La consolation, c’est que plusieurs Québécois ont choisi de passer leurs vacances en région cette année. Une tendance qui pourrait en partie perdurer après la pandémie.
Vous avez raison, mais c’est difficile de prévoir le comportement du consommateur. Tout est nouveau présentement. Je ne crois pas que nous aurions pu anticiper l’afflux de touristes que nous avons eu cet été. On espère que les Québécois qui ont redécouvert la province vont souhaiter poursuivre leur aventure. Il y a beaucoup de choses à découvrir. Alors, je pense en effet qu’il y a quelque chose de ça qui va rester et c’est tant mieux. D’un autre côté, la clientèle qui arrive de l’extérieur est toujours très importante, celle de l’Ontario et du nord-est des États-Unis notamment. Il va falloir trouver des moyens de les intéresser, de leur donner le goût de revenir.
Depuis votre arrivée, vous avez eu l’opportunité de discuter avec les joueurs de l’industrie?
Je suis en poste depuis quelques jours et j’ai eu l’occasion de participer à une activité avec la Chambre de commerce du Haut-Richelieu. À partir de la semaine prochaine, je vais commencer une série de rencontres avec différents partenaires et entreprises. Je vais prendre l’automne pour bien m’approprier le territoire et apprendre à bien connaître les partenaires.
Quels sont à votre avis les secteurs qui ont été les plus fragilisés par la pandémie?
Dans notre cas, il y a tout ce qui concerne la restauration, mais aussi le tourisme d’affaires, tout ce qui est corporatif, associatif. Les restaurants et les hôteliers dépendent de ce marché. On le voit, les taux d’occupation sont actuellement très bas. C’est un enjeu majeur pour nous actuellement, car c’est un secteur qui génère énormément de nuitées dans la région.
Croyez-vous que l’industrie du tourisme est en mutation? Que les entrepreneurs et artisans vont devoir apporter des changements durables pour survivre même après la pandémie?
Après les attentats du 11 septembre en 2001, nous avions anticipé des changements de comportements majeurs. Ç’a pris quelques années, mais les gens ont fini par reprendre leurs habitudes, à recommencer à voyager à l’étranger. Présentement, beaucoup d’analyses se font sur le télétravail, mais cet été, malgré tout, les gens ne voulaient pas rester dans leur cours. Ils ont continué à se déplacer. Alors je pense que le goût de se voir en personne, de faire des réunions en groupe, ça va revenir. Et si les bureaux diminuent leur espace de travail, celui qui est réservé aux réunions va aussi diminuer, alors il y aura peut-être des opportunités. De nouveaux marchés vont peut-être se créer.