Lancement d’un appel d’offres majeur pour élargir l’autoroute 30

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Par Daniel Bastin
Lancement d’un appel d’offres majeur pour élargir l’autoroute 30
L’autoroute 30 accueille jusqu’à 80 000 véhicules par jour sur certaines de ses portions, dont 15 % de camions, ce qui est le double de ce que l’on observe ailleurs sur le réseau routier québécois.
Les maires, mairesses et préfets de la Rive-Sud se sont regroupés pour former la Coalition A-30 en mars 2018.

Exaspérés de constater que la congestion sur l’autoroute 30 ne cessait de prendre de l’ampleur, les maires, mairesses et préfets de la Rive-Sud se sont regroupés pour former la Coalition A-30 en mars 2018. Un peu plus de deux ans plus tard, le ministre des Transports, François Bonnardel, ainsi que la ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, ont annoncé le lancement d’un appel d’offres majeur en lien avec le projet d’élargissement de cette voie rapide entre Brossard et Boucherville.
Le projet consisterait en l’ajout d’une troisième voie sur l’autoroute en direction est et une en direction ouest à partir de l’intersection avec l’A-20 jusqu’au boulevard Matte à Brossard, soit un tronçon d’une vingtaine de kilomètres, a fait savoir le ministre Bonnardel.
Ce projet, qui s’inscrit dans le nouveau Réseau métropolitain de voies réservées du gouvernement du Québec, pourrait donc permettre l’ajout d’une voie réservée pour le transport collectif dans chaque direction et la mise en place d’une gestion dynamique des voies pour améliorer la fluidité de la circulation.
Cet élargissement fait partie du récent projet de loi no 66 concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure, déposé le 23 septembre dernier à l’Assemblée nationale. Selon ce qui est désiré par le gouvernement Legault, c’est que deux de ces 181 projets visés ne seraient pas soumis au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), soit celui de l’A-30 et de la route 117. Selon Sonia Lebel, l’échéancier pourrait ainsi être accéléré de plus de trois ans.
Un projet évalué à 100 M$
Les ministres ont rappelé lors de la conférence de presse virtuelle que cette artère routière accueille jusqu’à 80 000 véhicules par jour sur certaines de ses portions, dont 15 % de camions, ce qui est le double de ce que l’on observe ailleurs sur le réseau routier québécois.
Selon M. Bonnardel, les plans et devis pourraient être déposés au printemps 2022 et les travaux débuteraient d’ici la fin de 2022. Le coût de ce projet d’importance n’a pas été mentionné, mais selon les estimations du ministère des Transports du Québec (MTQ), celui-ci est évalué à plus de 100 millions de dollars.
François Bonnardel a spécifié que ce projet de bonification de l’autoroute 30 a pour objectif de favoriser le transport collectif et de soutenir le développement économique, alors que le déploiement du Réseau express métropolitain (REM) et le développement des zones industrialo-portuaires (ZIP) ajouteront une pression sur le réseau routier de la Montérégie, notamment avec l’agrandissement des installations du Port de Montréal à Contrecœur.
Les ministres ont indiqué que l’étude d’opportunité se conclura au cours des prochaines semaines et le scénario de mise en œuvre pourra être précisé dès que la solution retenue sera connue. Pour sa part, l’avant-projet comprendra notamment la réalisation d’études complémentaires relatives à l’arpentage, la géotechnique, l’environnement, l’hydraulique et l’archéologie, tandis que les plans et devis permettront de passer à la réalisation du projet.
La mairesse de Sainte-Julie, préfet de la MRC de Marguerite-D’Youville et présidente de l’UMQ, Suzanne Roy, était présente à la conférence de presse et elle a souligné que les ministres n’ont pas seulement entendu les membres de la Coalition A-30 : ils ont aussi reconnu « l’urgence de la situation » pour cette autoroute qui constitue, selon elle, « la colonne vertébrale de la Rive-Sud ».
Elle a mentionné que ce projet, à terme, améliorerait la fluidité de la circulation, augmenterait la productivité des entreprises et contribuerait à la relance économique. De plus, il aurait un impact sur l’amélioration de la qualité de vie des usagers ainsi que sur l’environnement, car il y aurait moins de véhicules « stationnés » sur l’A-30, diminuant d’autant les émissions de gaz à effet de serre.
Pour leur part, la Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud (CCIRS), qui est l’instigatrice de la Coalition A-30, a salué cette volonté gouvernementale et ce lancement d’appel d’offres, tout comme le Réseau de transport de Longueuil (RTL), qui a rappelé que la congestion sur cette artère routière nuit de façon globale à la mobilité sur la Rive-Sud.




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