Cercle de fermières de Varennes: Quatre-vingt années d’entraide et de transmission du savoir

Steve Martin de l'Initiative de journalisme local
Cercle de fermières de Varennes: Quatre-vingt années d’entraide et de transmission du savoir
(Photo : pxfuel.com)

En 2021, le Cercle de fermières de Varennes célébrera son 80e anniversaire. En attendant cet événement digne de mention, ses membres continuent d’être actives et au service de la communauté comme elles l’ont prouvé durant la crise de la COVID-19.

« Ma mère était dans les fermières, nous raconte Rachel Charbonneau. Depuis que je suis à la retraite, soit six ans, je suis membre de façon régulière. Quand j’étais plus jeune et que je travaillais, j’étais présente, mais de manière ponctuelle. »

Comme Mme Charbonneau, plusieurs membres du groupe sont les filles et les petites-filles de ces femmes qui ont fait partie de l’association depuis 1941. Et encore aujourd’hui, malgré les changements sociaux et l’industrialisation de la région, le Cercle continue de se régénérer au gré des générations.

« Le transfert de connaissances, c’est vraiment un de nos mandats pour ce qui est des textiles traditionnels, ajoute-t-elle. Et puis, l’entraide entre les membres, c’est aussi quelque chose d’important. Le Cercle a été fondé pour ça, car les femmes à l’époque habitaient sur des terres. Elles étaient éloignées, alors le groupe leur permettait de ne pas être isolées et de pouvoir s’aider les unes les autres. »

Masques et solidarité

Cet isolement, elles ont également dû le combattre ces derniers mois, non pas en raison de la distance cette fois, mais de la COVID-19.

« Au début de la pandémie, alors que les gens ne sortaient pas, on envoyait des courriels. Pour celles qui n’ont pas d’adresse courriel, on a fait une chaîne téléphonique. Quelques membres qui se sentaient plus isolées ou qui ont des besoins se sont manifestées et nous ont dit qu’elles souhaitaient qu’on les appelle plus régulièrement. On s’est entraidées comme ça. »

Au cours de la crise, la Ville de Varennes a par ailleurs fait appel au Cercle de fermières afin de confectionner des masques qui ont été distribués à la population. Une initiative populaire qui a permis aux membres de mettre leur savoir au service de leur communauté.

« De plus, comme nous les vendions, ç’a rapporté un peu d’argent au Cercle. On tient à remercier la Ville d’ailleurs d’avoir sorti un peu les membres de l’isolement et de leur avoir permis de se sentir utiles. Celles qui ont fait les masques étaient très fières de ça. »

En période de recrutement

Si les membres du Cercle des fermières n’ont pu réintégrer leur local depuis mars, leurs activités n’ont pas cessé pour autant. À preuve, le groupe est actuellement en période de recrutement afin d’enrichir le collectif et permettre au savoir de se transmettre à de nouvelles porteuses de la tradition.

« C’est certain que du côté des plus jeunes, elles travaillent, alors sont moins actives dans le Cercle, mais elles participent à des ateliers, elles viennent pour des cours. Celui sur le tricot est très en demande et est rempli au maximum. Nous avons également quelques jeunes femmes qui participent aux cours de tissage et de crochet. »

Le Cercle aimerait par ailleurs attirer de nouveaux arrivants qui apporteraient la richesse de leur culture et leurs propres traditions.

« Nous en avons eu par le passé et c’était très intéressant. Lors d’un voyage au Mexique, notre présidente avait apporté pour un atelier des sacs que nous avions tissés avec des bobines de vidéo VHS. En retour, les dames nous ont retourné des sacs pour nous montrer comment elles faisaient les leurs. Nous avons un intérêt, c’est certain, mais avec la pandémie, c’est plus difficile de trouver une façon de rejoindre ces femmes. »

Pour en savoir davantage sur le Cercle de fermières ou devenir membres, écrivez à : cfvarennes@yahoo.ca

 

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