Gymnastique: entre l’inquiétude et la résilience à l’École les Dynamix

par Steve Martin de l'Initiative de journalisme local
Gymnastique: entre l’inquiétude et la résilience à l’École les Dynamix
« La reprise va être problématique pour les athlètes de haut niveau. Ça va devoir se faire de façon très, très graduelle pour éviter les blessures, les claquages. » (Photo : École les Dynamix)

La situation actuelle dans les écoles publiques est complexe, alors que le système doit faire face à plusieurs défis. Elle est d’autant plus difficile pour certains lieux de formation spécialisés. Pour l’École de gymnastique les Dynamix de Varennes, les prochaines décisions gouvernementales vont avoir une importance cruciale pour la suite des choses.

Depuis le début de la crise de la COVID-19, les portes du club de gymnastiques sont closes. La session du printemps ayant été annulée, les familles des jeunes qui y pratiquent leur sport de prédilection se sont vu offrir un remboursement par chèque ou sous forme de crédit bonifié. Les compétitions ayant été annulées, on peut dire que la santé financière de l’organisme est actuellement mise à rude épreuve.

« C’est beaucoup d’argent, admet la directrice Isabelle Rocheleau. Nous avons offert des crédits à nos parents afin de réduire les coûts engendrés par l’émission de 2 000 chèques. Nous allons voir ce qui va se passer dans les prochaines semaines avec les camps de jour cet été. Pour l’instant, nous n’avons pas statué. »

Comme l’explique Mme Rocheleau, les camps de jour doivent actuellement se tenir à l’extérieur. Une contrainte majeure pour un club de gymnastique. En outre, la modification du ratio entraîneur/élève pourrait entraîner l’embauche de nouveau personnel et affecter la rentabilité de manière significative des opérations lors d’une éventuelle reprise.

« Nous avons reçu la nouvelle très tard, soit la semaine dernière. Ça laisse très peu de temps pour se réorganiser. Nous avons dû sonder les employés qui était disponibles pour un retour au travail. Pour certains c’était impossible car ils ont dû trouver des emplois ailleurs. D’autres ont des conditions médicales qui les rendent plus à risque, comme de l’asthme. »

Claquage et décrochage

Comme la gymnastique est un sport dont la pratique demande une certaine rigueur, le danger réside par ailleurs dans le risque que certains jeunes voient leur intérêt diminuer après un arrêt de plusieurs mois.

« Pour l’instant, la seule chose que nous pouvons leur offrir, c’est un camp extérieur avec aucune activité sportive, parce que ce n’est pas encore permis, se désole Isabelle Rocheleau. Dans ces conditions, nous nous attendons à ce que le gouvernement nous offre plus de support. Nous sommes très limités et nous ne voulons pas que les enfants se désintéressent. »

Avant un retour à la « normale », il faudra par ailleurs, selon cette dernière, compter au moins huit semaines d’entraînement afin d’éviter des blessures causées par une trop longue période d’inactivité.

« La reprise va être problématique pour les athlètes de haut niveau. Ça va devoir se faire de façon très, très graduelle pour éviter les blessures, les claquages. Nous attendons des réponses du ministère, mais en attendant, il y a moyen de mettre des choses en place, comme ce qui a été fait dans certains pays d’Europe. Il y a moyen de pratiquer de façon sécuritaire. »

Risque d’exode

Autre obstacle majeur pour les Dynamix, le risque de voir ses athlètes poursuivre leur entraînement dans d’autres provinces où les règles seraient plus souples en ce qui a trait à la pratique de certains sports.

« C’est difficile de comprendre et ce, même si on respecte les décisions de la santé publique. Dans d’autres provinces comme l’Ontario, on a déjà procédé à un déconfinement pour certains sports récréatifs et compétitifs. Ça entraîne un exode des athlètes de haut-niveau qui choisissent d’aller s’entraîner là-bas. On s’entend que la distance entre Ottawa et Gatineau, c’est un pont. »

Pour plus d’informations sur l’École les Dynamix, cliquez ici.

 

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