Baisse de l’achalandage de 90 % dans le transport en commun: En route vers un déficit de 5 à 8 M$ pour Boucherville

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Par Diane Lapointe
Baisse de l’achalandage de 90 % dans le transport en commun: En route vers un déficit de 5 à 8 M$ pour Boucherville

Les pertes de revenus associées à la chute de l’achalandage dans le transport en commun depuis le début de la crise de la COVID-19 pourraient avoir des répercussions importantes dans les finances de la Ville de Boucherville.
Le déficit que la Ville de Boucherville pourrait devoir éponger à elle seule pour le transport collectif pourrait se situer entre 4,8 M$ et 7,5 M$.
Même si l’offre de service a diminué, l’achalandage dans les autobus du Réseau de transport de Longueuil (RTL) a baissé d’environ 90 %. « Les revenus ont drastiquement chuté alors que les frais fixes sont les mêmes. Ce manque à gagner met une pression incroyable sur les finances de chacune des villes, car la loi prévoit que ce sont elles qui devront éponger les déficits d’exploitation du transport collectif », note le maire Jean Martel.
Une analyse financière des impacts engendrés par la COVID-19 présentée au comité exécutif de l’agglomération de Longueuil, le 15 avril dernier, fait état de trois scénarios de projection.
Le premier scénario qualifié d’optimiste, d’une durée de quatre mois, avec des répercussions atténuées par la suite, évalue des pertes de revenus de 36,5 M$ pour l’agglomération de Longueuil. Les pertes les plus importantes, dans une proportion de 87,7 %, sont directement liées au transport en commun, soit 32 010 500 $. Les autres dépenses sont surtout associées au Service de sécurité incendie.
Le deuxième scénario établi sur une période de 12 mois anticipe des pertes de 47,9 M$, dont 42 008 300 $, associées au transport collectif.
Enfin, le scénario le plus pessimiste fixé sur dix-huit mois évalue les pertes à 57,1 M$, dont 50 076 700 $ provenant du service de transport.
La Ville pourrait être obligée à payer 15 % de la facture
Puisque la quote-part de la Ville de Boucherville est de 15 %, elle devrait éponger des pertes, selon les différents scénarios, de 5,5 M$, de 7,2 M$, ou de 8,5 M$. Les pertes anticipées exclusivement liées au transport en commun seraient, selon les scénarios, de 4,8 M$, 6,3 M$ ou de 7,5 M$.
Puisque toute baisse de revenus implique une hausse de taxes, et pour démontrer l’ampleur des répercussions économiques pour Boucherville, M. Martel indique que lorsque les taxes sont augmentées de 1 %, cela représente 800 000 $ en revenus.
« C’est un enjeu financier auquel toutes les villes de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) font face », note-t-il.
L’agglo demande l’aide de Québec
À cet effet, les cinq villes de l’agglomération de Longueuil qui subiront des pertes irrécupérables ont voté une résolution pour demander l’aide du gouvernement du Québec. D’ailleurs, presque toutes les villes de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ont demandé l’intervention de Québec.
Enfin, même si le gouvernement provincial décidait d’éponger ces déficits liés au transport collectif, il demeure que 12,3 % des pertes liées à la sécurité incendie dans l’agglomération devraient être assumées par les villes.

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