Une trentaine de cérémonies retardées au Complexe funéraire Pierre Tétreault

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Par Diane Lapointe
Une trentaine de cérémonies retardées au Complexe funéraire Pierre Tétreault
M. Tétreault qui est à la tête de l’entreprise familiale fondée en 1979 affirme que la majorité des clients ont décidé de repousser les services funèbres jusqu'au moment où la pandémie de la COVID-19 sera passée.

Les deux établissements du Complexe funéraire Pierre Tétreault de Boucherville et de Varennes ont dû s’adapter à la situation actuelle et aux nouvelles normes gouvernementales. Depuis le début de la crise sanitaire, une trentaine de familles de Boucherville, et une dizaine de Varennes, ont choisi de retarder les cérémonies funéraires pour rendre un dernier hommage à l’être cher plutôt que d’en organiser une dans la plus stricte intimité.
« Les personnes décédées ont été incinérées et leurs cendres sont conservées dans des urnes en attendant que les restrictions soient levées », mentionne M.Tétreault. Mais ce dernier s’attend à ce que la période post-covid soit plus difficile à gérer avec une accumulation de cérémonies à organiser aux deux complexes de la rue Samuel-De Champlain, à Boucherville, et de la rue Sainte-Anne, à Varennes.
Seulement cinq familles ont préféré ne pas repousser ces rituels « La tenue des funéraires se déroule dans un environnement sécuritaire. On doit poser une série de questions aux visiteurs et on limite à moins de quinze le nombre de personnes présentes en même temps dans une salle de veillée funéraire. L’exposition du corps et les funérailles en chapelle sont privées et l’accès est réservé en priorité aux membres de la famille. Ils doivent tous garder leur distance.»
Quatre morts reliés à la COVID-19
Par ailleurs, en date de 20 avril, M.Tétreault mentionne qu’il a accueilli que quatre personnes décédées de la COVID-19. Deux étaient de Boucherville, un de Varennes et un de Longueuil.
Toujours dans ce contexte, les employés qui se rendent récupérer les défunts doivent redoubler de prudence et prendre des mesures de prévention lorsqu’ils manipulent les dépouilles. Ils portent des gants, des survêtements et des masques, et les corps doivent être transportés et entreposés dans un sac mortuaire étanche étiqueté de façon permanente comme contenant un cas de COVID-19. Ils demeurent dans les sacs lors de l’incinération ou de l’exposition. Dans ce dernier cas, le cercueil doit rester fermé, et l’inhumation doit avoir lieu dans les 24 heures.
Le Complexe funéraire Yves Légaré déborde de corps
De son côté, le Complexe funéraire Yves Légaré, à Longueuil, a dû recourir à des conteneurs d’entreposage pour conserver les corps, tellement il y a de décès dans la région. Pour pallier le manque d’espace, quatre conteneurs maritimes gris se trouvent sur le terrain du complexe situé sur le boulevard Marie-Victorin, aux limites de Boucherville. Les défunts sont déposés dans des cercueils de bois.
Le problème de manque d’espace d’entreposage ne s’est pas posé au Complexe funéraire Pierre Tétreault, puisque les familles ont presque toutes opté pour la crémation. Les chambres froides peuvent d’ailleurs contenir une trentaine de corps.

Inhumations printanières en temps de COVID-19
Les services funéraires et de cimetière font partie de la liste des services essentiels. Les rituels funéraires adaptés aux mesures sanitaires en vigueur sont autorisés par la Santé publique. Un cimetière peut, par exemple, autoriser la famille immédiate d’un défunt ou une dizaine de ses proches à se retrouver près du lot familial, à prier et à poser un geste (sécuritaire), au moment de l’inhumation du cercueil, en évitant les rapprochements et les contacts d’objets potentiellement contaminés.

Par contre, dans le contexte actuel de pandémie, la pratique des inhumations communautaires ou regroupées est vivement déconseillée, rappelle l’Association des cimetières chrétiens du Québec, puisqu’il peut rapidement devenir très difficile d’assurer la sécurité des personnes ainsi réunies sur un site restreint.

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