Une récompense prestigieuse pour un bénévole contrecœurois

par Steve Martin, journaliste de l'Initiative de journalisme local
Une récompense prestigieuse pour un bénévole contrecœurois
M. Claude Chrétien et sa médaille du Lieutenant-Gouverneur. (Photo : courtoisie)

À une époque où les besoins en bénévoles sont criants, certains continuent de prêcher par l’exemple. C’est le cas de M. Claude Chrétien qui, à 92 ans, a récemment reçu la Médaille du lieutenant-gouverneur pour son implication sociale au cours des 75 dernières années.

En remettant cette récompense à un être d’exception, l’honorable J. Michel Doyon a reconnu le dévouement de celui qui a mis le bénévolat au cœur de sa vie, et ce, depuis la fin de son adolescence.

« Comme on ne peut tenir de cérémonie officielle en ce moment, il a reçu sa médaille à la maison, raconte Yves Chrétien, le fils du médaillé qui héberge aujourd’hui son père dans une résidence intergénérationnelle à Varennes. C’est moi qui suis allé la chercher à la boîte aux lettres! »

Surpris par cet honneur, l’homme originaire de Contrecœur éprouve, aux dires de son garçon, une grande fierté même si, tout au long de sa vie, il n’a jamais cherché à se mettre à l’avant-plan.

« Et puis, ça met un petit baume sur ce qui s’est passé dans sa vie. Il a fait pendant longtemps du bénévolat avec ma mère qui est décédée l’an dernier de la maladie d’Alzheimer. Il s’est occupé d’elle jusqu’à la limite de ce qui était possible. Jusqu’à ce qu’elle ne le reconnaisse plus. »

Le cœur sur la main

Depuis des années, l’homme au cœur d’or a distribué sans compter les sourires et salutations aux bénéficiaires du CHSLD de Contrecœur en plus d’accompagner de nombreuses personnes dans les derniers moments de leur vie. Une routine qui apporte du réconfort, mais peut éloigner certains bénévoles effrayés par l’idée de fréquenter un milieu qui peut paraître difficile au premier regard.

« Ce sont souvent des gens avec des capacités physiques réduites, rappelle Yves Chrétien. Mon père lui, n’a jamais vu la différence. Tout le monde est sur un pied d’égalité et il les aime de la même façon. »

Attentionné envers le personnel autant que les résidents, Claude Chrétien a notamment fait venir des bonbons de type M&M l’an dernier portant les initiales de la fondation pour laquelle il œuvrait et a tenu à ce que des petits mots personnalisés soient écrits sur chaque sac remis.

« C’est un homme tellement généreux. C’est la première fois que je voyais quelqu’un laisser une boîte de chocolat dans la boîte aux lettres pour la dame qui passe le courrier! »

Homme à tout faire

Claude Chrétien a par ailleurs touché à mille métiers au cours de sa carrière. « Mon père, c’est un petit entrepreneur. Il a eu une biscuiterie, il a été boulanger sur la route, il a travaillé au journal de Sorel. Il a aussi été dans les Caisses populaires, au sein de comités de surveillance. Il a vendu du lait en poudre et nettoyé des maisons après des incendies. Ça n’était pas toujours des choses faciles. »

Le médaillé qui a six enfants, douze petits-enfants et bientôt un 25e arrière-petit-enfant ne compte pas s’asseoir sur ses lauriers durant la pandémie. Il continue de s’entraîner afin de garder la forme qui lui permettra, au terme de la période d’isolement, de retrouver ceux qu’il a dû laisser momentanément.

« Il trouve ça difficile d’être en retrait, admet Yves Chrétien. Ça lui démange. En attendant, il continue de faire 15, 20 minutes vélo stationnaire presque tous les jours. Mon père, il aime encore la vie. »

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