Amputé d’une jambe à la suite d’un cancer: Pascal Lafontaine est nommé coureur de BMX de l’année

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Par Diane Lapointe
Amputé d’une jambe à la suite d’un cancer: Pascal Lafontaine est nommé coureur de BMX de l’année
(Photo : Pierre Gauthier)

Pascal Lafontaine, amputé d’une jambe à la suite d’un cancer peu fréquent, le même type que celui de Terry Fox, a récemment été désigné Rider de l’année par une entreprise médiatique britannique reconnue dans le domaine des BMX, soit le magazine DIG.
Le Bouchervillois de 27 ans maintenant connu à l’échelle internationale par la communauté de BMX a appris avec surprise qu’il était récipiendaire de ce prix décerné lors de la Nora Cup (Coupe du Nora). « Je ne m’y attendais vraiment pas. J’étais très heureux, car habituellement, les gagnants sont des riders très connus, voire des champions mondiaux. Cette nomination, c’est plus que de recevoir un chèque de paie. C’est une belle reconnaissance qui me touche profondément », avoue Pascal.
La maladie
Pascal a commencé à pratiquer le BMX à l’âge de 16 ans. Il en faisait un peu partout, dont en Californie et en Floride, où il tournait des vidéos de promotion pour des compagnies de BMX.
En mai 2015, alors qu’il était âgé de 22 ans, il apprend qu’il est atteint d’un cancer, un sarcome osseux localisé dans la cheville. Un mois plus tard, il est amputé d’une jambe. En plus des traitements de chimiothérapie, Pascal doit réapprendre à marcher avec une prothèse. Il est dans l’obligation d’interrompre ses études universitaires aux HEC, et il n’a plus la force non plus de reprendre le BMX. Il se tourne vers le golf.
En 2016, le cancer réapparait dans son genou, avec métastases aux poumons. Le diagnostic est modifié par une équipe d’un autre hôpital. Pascal a plutôt un sarcome des tissus mous. « Il y a plusieurs types, et celui dont je suis atteint figure parmi ceux que les médecins sont incapables de catégoriser. Donc, mon cas est très très rare, soit moins de 1 %. »
Les médecins l’informent alors qu’il n’existe pas de traitement pouvant le guérir, mais uniquement des traitements palliatifs et expérimentaux visant à retarder l’évolution de la maladie.
« J’ai reçu différents types de traitements de chimiothérapie et j’en essaie toujours de nouveaux, car ils ne savent pas exactement quelles cellules ils doivent tuer. » Mais Pascal demeure positif et s’accroche. Il a bon espoir que l’on découvre le traitement qui le guérira. « Mon père et mon oncologue continuent de chercher sans cesse.»
En 2018, Pascal retourne au skate park pour voir un ami et il remonte en selle. À force de volonté, de détermination et de pratique, il réussit. « C’est lorsque j’ai constaté que le problème n’était pas la prothèse, mais plutôt l’alignement, que j’ai réalisé que je pouvais faire du BMX. »
Une vidéo vue près de 95 000 fois
Le coureur de BMX produit des vidéos avec des amis et la dernière est mise en ligne en octobre 2019. Le clip tourné à Montréal, à Québec et à Ottawa a été vu près de 95 000 fois.
Pascal a littéralement étonné les coureurs de BMX. « Nous ne parlons pas de conduite moyenne, mais d’une conduite technique au-delà de 99 % des capacités de la plupart des gens. Ses mouvements sont robustes, même Sean Burns serait fier. C’est un vrai héros et une grande inspiration pour tous », lit-on dans le reportage paru dans le magazine spécialisé DIG.
On voit Pascal faire plein d’acrobaties, des sauts d’aussi haut que de toits d’édifice, et il s’élance sur des rampes avec une aisance déconcertante. C’est à couper le souffle.
Pascal avoue avoir dû pratiquer beaucoup plus que d’autres athlètes pour réussir. Les douleurs dû à la prothèse sont intenses, mais il finit par les oublier tellement ce sport le passionne. Son équilibre est aussi moins bon, mais à le regarder, on n’y voit rien.
« Je devais surtout gérer les brisures, et mon faux pied s’est cassé souvent », dit-il en riant.
Oublier la maladie
Ce sport permet à Pascal d’oublier la maladie. « On s’identifie toujours à quelque chose et dans mon cas, c’est le BMX. Ça toujours été ma passion, peu importe les problèmes que j’avais. Je peux aller en faire et penser à autre chose. Le fait d’avoir pu recommencer m’a beaucoup aidé à passer à travers toutes les nouvelles que je recevais concernant ma santé. C’est plus qu’un sport que tu pratiques une fois par semaine. Ça me permet de m’évader. J’essaie juste de m’amuser et d’apprendre de nouveaux trucs sur mon vélo »
On peut voir la vidéo de Pascal sur Youtube.

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